Jusqu’au 16 juin, le président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) de Bourgogne Franche-Comté traversera tous les départements de la grande région pour alerter sur l’effondrement de la biodiversité tout en valorisant les belles initiatives.
Il n’est pas un cycliste chevronné, pourtant le président de la LPO, La Ligue pour la protection des Oiseaux, de Bourgogne Franche-Comté a enfourché son vélo pour un parcours de 2 000 km sur 30 jours à travers la Bourgogne et la Franche-Comté.
Arpenter la région à la rencontre des collectivités et des professionnels pour alerter sur le déclin de la biodiversité et proposer des solutions, c’est l’objectif de cette initiative. « Il y a des espèces qui reviennent comme le castor et la loutre mais depuis trente ans, une trentaine d’espèces se porte très très mal, surtout les espèces qui nichent au sol, celles qui vivent dans les milieux agricoles et c’est inquiétant. Concernant les oiseaux, un tiers d’entre eux sont en grande difficulté » renseigne Bernard Marchiset, le président de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, LPO de Bourgogne-Franche-Comté.
Des haies dans les parcelles de vignes
Dans le Jura 15 viticulteurs ont accepté l’aide de la LPO. « On réalise des diagnostics sur les terrains et on propose des choses à faire. Libre ensuite à la personne d’accepter ou pas » explique Catherine de Saint-Rat, responsable conservation à la LPO de Bourgogne-Franche-Comté.
Sur son vélo blanc aux sacoches jaunes, Bernard Marchiset s’est arrêté à Passenans (Jura). Dans cette commune deux viticulteurs ont accepté et appliqué les conseils de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Sur une parcelle de Jean Berthet-Bondet, une haie composée de noisetiers, de saules et d’églantiers a été plantée. Il faudra attendre une dizaine d’années avant qu’elle ne devienne un refuge pour les oiseaux.
Qu’importe, l’investissement vaut la peine d’attendre. « La LPO nous conseille d’installer des nichoirs, des arbres isolés, des perchoirs, ces conseils sont les bienvenus car nous n’avons pas forcément les compétences pour cela » explique Jean Berthet-Bondet, viticulteur à Passenans et Château-Chalon.
« L’hirondelle rustique est en déclin de 40% »
Plusieurs facteurs expliquent l’état catastrophique de la biodiversité : le réchauffement climatique, on le sait, mais aussi les pratiques agricoles d’autrefois, les pesticides utilisés et la main de l’humain aussi. « Par exemple, les nids d’hirondelles qui sont détruits lors des ravalements de façade alors que c’est totalement interdit puisque c’est une espèce protégée. » éclaircie Bernard Marchiset de la LPO. « A l’échelle locale, l’hirondelle rustique est en déclin de 40% entre 2002 et 2020 et le chardonneret de -48% » détaille un communiqué de la LPO de Bourgogne-Franche-Comté.