L'opération Sentinelle, mise en place après les attentats de janvier 2015, a une nouvelle fois été la cible d'une attaque vendredi matin à Paris : un homme armé d'un couteau a agressé un militaire du 19ème Régiment du Génie, basé à Besançon, sans faire de blessé.
L'opération Sentinelle, mise en place après les attentats de janvier 2015, a une nouvelle fois été la cible d'une attaque vendredi matin à Paris : un homme armé
d'un couteau a agressé un militaire en patrouille à la station de métro Châtelet, sans faire de blessé. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant, rapidement maîtrisé par le militaire, aurait tenu des propos faisant référence à Allah, a précisé une source policière. L'individu n'était pas connu des services de police, a-t-on ajouté.
Le militaire pris pour cible serait issu du 19ème Régiment du Génie, basé à Besançon. L'attaque s'est déroulée vers 06h30 ce vendredi, a-t-on appris auprès de la Préfecture de police.
Cette nouvelle attaque survient au lendemain de l'annonce par le gouvernement d'une "évolution" de l'opération Sentinelle, jugée rassurante pour la population
mais également critiquée car elle fait notamment des militaires des cibles privilégiées pour des attaques islamistes. "L'homme a été maîtrisé, c'est la preuve du professionnalisme et de l'efficacité des soldats de Sentinelle dans cette mission de protection", a réagi la ministre des Armées Florence Parly sur Europe 1.
"Nous n'en savons pas plus sur les intentions de l'agresseur, qui a été arrêté", a-t-elle ajouté.
"Cette nouvelle attaque légitime pleinement ce que nous voulons faire, c'est-à-dire rendre ce dispositif encore plus imprévisible, encore plus indécelable pour les agresseurs potentiels", a estimé Florence Parly.
7.000 militaires et 10.000 en cas de crise
L'exécutif va "faire évoluer le dispositif Sentinelle" mais "il ne s'agit évidemment pas de (le) réduire", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb lors du compte rendu du Conseil des ministres. Sentinelle mobilise actuellement 7.000 militaires et 10.000 en cas de crise. "Nous voulons le redéployer pour faire mieux face à la menace que nous rencontrons aujourd'hui", changer son mode d'organisation afin de gagner en mobilité, a expliqué Gérard Collomb jeudi.Concrètement, l'opération comprendra désormais trois niveaux : un "dispositif permanent" pour la sécurisation de sites sensibles (écoles, lieux de culte..), touristiques, aéroports ou gares; un "échelon de renforcement planifié" pour la protection d'événements occasionnels, sportifs par exemple, ou saisonniers (Noël, festivals..); une "réserve stratégique" de 3.000 hommes.
Le gouvernement s'est refusé à toute projection chiffrée sur les déploiements au quotidien, laissant seulement entendre que les effectifs fluctueraient en fonction de la menace. Ce remaniement poursuit une évolution déjà engagée depuis plusieurs mois, avec le passage de gardes statiques devant des bâtiments sensibles à des patrouilles
plus mobiles.