C'est une première et c'est en Haute-Saône ! Le salon national Tech&Bio est, cette fois-ci, consacré à l'élevage. Mercredi 9 et jeudi 10 septembre, des agriculteurs du Grand Est sont venus découvrir ou partager les techniques du bio pour les éleveurs.
La Haute-Saône est le département de Bourgogne-Franche-Comté qui a le plus de surface agricole en Bio. 372 exploitants ont choisi de se passer d'engrais chimiques et de phytosanitaires, cela représentait, en 2019, environ 12% des surfaces agricoles de ce département. L'objectif fixé par le gouvernement d'avoir converti 15% de la surface agricole utile d'ici à 2022 sera sans doute réalisé en Haute-Saône. Dans ce département, la majorité des exploitations sont en polyculture élevage, c'est à dire que les agriculteurs ont un troupeau de bêtes tout en cultivant des terres. Cette structure facilite le passage en bio car les éleveurs peuvent plus facilement être autonome pour alimenter leurs animaux.
Mais le chemin est encore long pour les autres départements.
Passer en bio demande aux agriculteurs de surmonter plusieurs obstacles : la peur de l'échec, de l'inconnu, l'absence de références. Passer en bio, c'est changer complétement de système, repenser son organisation, voir "réapprendre le métier" comme certains agriculteurs me l'ont dit. Pour réussir leur conversion en bio, ils ont besoin de se former, d'échanger, de profiter de l'expérience de ceux qui ont fait le pas avant eux.
Ce salon Tech & Bio, qui a lieu tous les deux ans sur le plan national dans le Drôme, a été créé en 2007.
Tech & bio privilégie les approches concrètes via des démonstrations sur le terrain, des témoignages d’agriculteurs et d’entreprises et des visites d’exploitations. L’ensemble de ces dispositifs constitue les clés du transfert technique et de la performance pour tous en s’appuyant sur la preuve par l’exemple. Le transfert de techniques, de pratiques et de savoir-faire entre agricultures bio et conventionnelle est le cœur du concept de la marque.
Un an sur deux, il a une dimension plus régionale. Cette fois-ci, ce salon qui s'adresse aux professionnels a eu lieu en Haute-Saône, avec un zoom sur l'élevage. C'est le Gaec d'Argirey qui a accueilli pendant deux jours visiteurs et exposants. Plus de 2000 personnes sont venues à Villers-Pater pour discuter, rencontrer des confères, écouter les conseils lors de l'un des 70 ateliers ou conférences organisés par la Chambre d'agriculture de Haute-Saône.
Passer en bio demande une grande maîtrise des techniques de l'élevage, des cultures. Une remise en cause régulière. Ce haut niveau de technicité permet aussi d'avoir des exploitations en bonne santé financière. Ce n'est pas seulement le prix de vente du lait, des céréales ou de la viande, plus élévé qu'en conventionnel, qui permet aux éleveurs de gagner leur vie. Comme dans n'importe quelle entreprise, c'est la marge bénéficiaire qui est importante.
Pour mettre en valeur ceux qui réalisent les meilleures performances économiques, un concours de l'étable la plus rentable a été organisé en Franche-Comté. Le lauréat régional est installé en Haute-Saône, à Marloz. Il s'agit de Laurent Dodane. Nous l'avons rencontré sur son exploitation :
Avec Laurent Dodane, agriculteur en bio et Mickaël Grevillotconseiller en bio à la chambre d'agriculture de Haute-Saône. Reportage avec Laurent Brocard, Joe Gutleben et Stéphanie Chevallier.
Vous ferez connaissance avec d'autres agriculteurs bio de Haute-Saône prochainement dans notre JT de 19 heures. Du 28 septembre au 1er octobre, le feuilleton de France 3 BFC sera consacré à l'agriculture bio en Haute-Saône.