Il vient d'être sacré champion de France du contre-la-montre, à Vesoul, en Haute-Saône. Samedi, le Franc-Comtois Thibaut Pinot prendra le départ du Tour de France en leader de son équipe, la FDJ.
Thibaut Pinot, récent champion de France du contre-la-montre, sort "d'une semaine de rêve" pour entamer à partir de samedi le Tour de France en leader désigné, attendu, charismatique, de l'équipe FDJ.
- Dans un coin de la tête, pensez-vous parfois à la victoire ? "On a tous envie de gagner. En fonction des circonstances de course, on peut rêver. Mais, à la pédale, je ne suis pas le plus fort du peloton. Et, ces dernières années, le plus fort a tout le temps gagné. Il faut être lucide. Je préfère me fixer des objectifs raisonnables. Je ne vais pas annoncer que je vais gagner le Tour. J'ai déjà terminé sur le podium (3e en 2014) mais entre la deuxième place et la victoire, la marge est impressionnante".
- Ressentez-vous cette année une pression plus forte ? "J'ai la même pression depuis que je suis monté sur le podium en 2014, c'était déjà ça l'an dernier. Le plus dur, c'est dans la semaine qui précède le départ du Tour. Une fois la course lancée, c'est autre chose. On ne veut pas décevoir aussi son équipe, ses coéquipiers. Mais c'est une pression qui touche tous les leaders d'équipes. On sait qu'on est jugé sur le Tour de France alors qu'une saison ne se limite pas à une seule course."
- Que redoutez-vous surtout ? "Les cinq premières étapes, surtout les deux premières où l'on sent le plus la nervosité du peloton. Le temps va jouer aussi, si la pluie est de la partie. On a toujours peur des chutes, c'est la crainte principale au départ du Tour. Après le Massif Central (l'étape du Lioran mercredi), le Tour va se poser. On va pouvoir se faire plaisir sur le vélo. Il faut être patient cinq jours."
31 ans après le dernier succès français
Le dernier vainqueur français du tour de France, Bernard Hinault, a annoncé prendre sa retraite d'ambassadeur du Tour, 31 ans après son cinquième et dernier succès dans la Grande Boucle.
La présence de deux Français sur le podium 2014 (Péraud 2e, Pinot 3e) a servi de mise en bouche. Le plat de résistance reste à venir. "Dans les cinq, six prochaines années, je suis convaincu qu'un Français gagnera le Tour", sourit Thibaut Pinot, qui vise le top 5 du tour 2016.

Commentaire : Emmanuel Rivallain.