Renzo et Nathalie Zanchetta sont installés en Haute-Saône. Depuis douze ans, ils ont lancé une formation payante aux premiers gestes de secours canins destinée aux propriétaires de chiens. Objectif : adopter les bons réflexes pour sauver son animal de compagnie.
"Quand on adopte un chien, on doit être en mesure d’assurer sa sécurité." C'est que martèle Caroline Carrez. Elle vit à Rioz, en Haute-Saône, et préside l'association "Bande de clebs", qui réuni des propriétaires de chiens autour d'activités avec leur animal de compagnie, comme la collecte de déchets ou des chasses au trésor. Pour elle, adopter un chien, "c’est comme quand on décide d'avoir un enfant. On doit apprendre à s'en occuper, à le protéger".
Il y a quelques jours, plusieurs membres de l'association "Bande de clebs" ont participé à une journée de formation aux premiers gestes de secours canins, dispensée par la protection civile de Haute-Saône. "C'était la première fois qu'on participait à un événement comme celui-ci", explique Caroline Carrez, qui se dit "satisfaite d'avoir pu apprendre comment réagir plus rapidement si le chien a un problème".
Un binôme maître-chien essentiel
À la tête de cette formation, Renzo et Nathalie Zanchetta. Tous deux sont propriétaires de chiens susceptibles d'intervenir sur des missions de secours et de sauvetage des personnes. "Il peut s'agir de gens ensevelis après un éboulement par exemple", précisent-ils.
Aujourd'hui agréés par le ministère de l'Intérieur, les deux formateurs ont d'abord dû établir un référentiel technique et pédagogique validé par trois vétérinaires différents. Ce référentiel contient toute la théorie et la pratique que les apprenants doivent apprendre au cours de la formation pour être en mesure de sauver un chien. Dans le détail, "les maîtres viennent chez nous avec leur propre chien et ils pratiquent sur leur animal. C'est une formation en binôme où le maitre et le chien sont ensemble. C’est notre spécificité, car beaucoup de formations aux premiers gestes de secours pour animaux consistent à poser des pansements sur des peluches. Nous, on voulait du concret", détaille Nathalie Zanchetta.
Les deux époux ont lancé une journée dédiée aux premiers gestes de secours canins il y a douze ans. Une initiative sous l'égide de la protection civile de Haute-Saône. "Tout a commencé quand on faisait de la cynotechnie avec la protection civile. On nous a demandé de réfléchir à une sorte de déclinaison, d'une formation des gestes de premiers secours pour les humains, mais pour les chiens", explique Nathalie Zanchetta. "Mais les gestes de premiers secours pour les chiens ont leurs propres spécificités. Il y a des choses qu'on ne fait pas quand on sauve un humain, car il est quand même rare que des blessés humains nous mordent", lance dans un sourire Renzo Zanchetta. "Mais dans l’idée, on voulait faire la même chose".
Sensibiliser le grand public
Au cours des huit heures de formation, réparties sur une seule journée, Nathalie et Renzo Zanchetta apprennent aux propriétaires de chiens à "réfléchir avant d'agir" ; "faire preuve de bon sens" : "gérer les risques de morsures" ; ou encore "mettre l'animal en sécurité". Mais attention, "il n'est pas question de se substituer aux secours traditionnels ou à un vétérinaire", tempère Renzo Zanchetta. "On leur donne les clés pour agir rapidement et avoir les gestes adaptés en attendant que les secours arrivent ou qu'il y ait une prise en charge par un vétérinaire".
Tous les ans, on perd des chiens parce que leurs maitres ne savent pas arrêter une hémorragie
Renzo Zanchetta
Comme l'indiquent les Zanchetta, les gestes de premiers secours peuvent avoir une incidence de taille sur les chances de survie d'un être vivant. "Tous les ans, on perd des chiens par méconnaissance, tout bêtement, parce que les maitres ne savent pas arrêter une hémorragie ou désinfecter rapidement une blessure", déplore Renzo Zanchetta.
"Bande de clebs" abonde et milite pour que les gestes de premiers secours canins soient accessibles au plus grand nombre. "On sait que ça arrive fréquemment, que les chiens meurent alors qu'ils auraient pu être sauvés par leur maître avec des gestes simples. Je pense que ce genre de formation devrait s'adresser au grand public", lance Caroline Carrez.