L'hélicoptère de la sécurité civile ne volera pas en juillet en Franche-Comté déplore l'union régionale des pompiers

L'Union Régionale des Sapeurs Pompiers de Bourgogne Franche-Comté monte au créneau. Dragon 25, l'hélicoptère de la sécurité civile a été affecté sur un autre département français tout le mois de juillet. Un coup dur pour les secours en cette période d'été, d'accidents de la route et de canicule. 

Pas d'hélico Dragon 25 ce mois de juillet dans le ciel du Doubs, de Haute Saône, du Jura, du Territoire de Belfort, de la Côte d’Or, de la Nièvre, de la Saône et Loire et de l’Yonne.

Selon l'Union Régionale des sapeurs-pompiers, le ministère de l’intérieur a décidé de retirer, pour le mois de juillet, l’hélicoptère de la sécurité civile basé à Besançon (Doubs). La raison : l’hélicoptère de la sécurité civile affecté en Martinique a été accidenté et est indisponible pour plusieurs mois. L'hélicoptère du Doubs a été affecté ailleurs du fait de ce glissement de moyens sur décision du ministère de l'intérieur et de la direction générale de la sécurité civile. 

Une décision qui surprend les pompiers. Dans le Territoire de Belfort, les secours s'interrogent. "On est loin du CHU de Besançon. Les secours seront assurés donc ce mois de juillet par l'hélicoptère du Samu, Héli 25 ou celui d'Alsace. Mais pour tout ce qui est hélitreuillage sur le Ballon d'Alsace, pour les interventions en milieu périlleux avec le Grimp (groupe recherche et intervention en milieu périlleux), Dragon 25 va manquer, car il assurait les opérations d'hélitreuillage" s'inquiète le lieutenant Frédéric Tassetti,président de l'Union Départementale des Sapeurs-Pompiers du Territoire de Belfort. Le pompier ne remet pas en cause l'affection de Dragon pour secourir les habitants de Martinique. "La sécurité civile n'a pas d'hélicoptère de réserve. C'est notre région la Bourgogne Franche-Comté qui est mise à mal. Les deux hélicoptères, celui des pompiers et celui du Samu sont complémentaire" ajoute le lieutenant Tassetti. 

"Cet hélicoptère fait partie des moyens de secours mis à disposition des pompiers de la région. On comprend bien les difficultés et le terrain de la Martinique. On souhaite interepeller sur cette absence de Dragon 25 qui doit rester une exception. Il faut que l'hélicoptère revienne, c'est prévu normalement en août" explique le Commandant Gilles Roguier, président de l'Union Régionale des Sapeurs-Pompiers en Bourgogne Franche-Comté. "Je pense que tout a été fait pour compenser son absence. Les autres hélicoptères des départements alentours viendront en renfort, mais c'est la période estivale, il est possible que ponctuellement ce ne soit pas le cas" ajoute Mr Roguier. 

Mais la base des pompiers est inquiète. "On pourra toujours intervenir, mais le problème ce sera le délai d'intervention. Et il n'était pas rare que les deux hélico, celui des pompiers et celui du Samu se déplacent sur le même accident" explique Frédérique Maurice, président de l'Union départementale des sapeurs pompiers dans le Doubs. Sur le premier semestre, Dragon 25 avait effectué 170 vols, pour des acheminements d'équipes médicales, des transports entre hôpitaux, des transports de moyens spécialisés comme les plongeurs ou le Grimp, ou l'équipe cynophile. sans compter les missions d'entraînement ajoute Frédéric Maurice. On sait explique ce dernier que Dragon 25 est moins utilisé que dans d'autres régions. "C'est une inquiétude de le voir partir ailleurs ce mois de juillet. Cela nous fait peur pour les victimes. Car on ne va pas se promener avec des Dragon, on va secourir des gens" résume le pompier. 


Du côté du service départemental d'incendie et de secours du Doubs (SDIS 25), on prend acte du départ de Dragon 25 sans faire plus de commentaires. 

 

Dans un communiqué l'union régionale des sapeurs pompiers s'inquiète de cette décision : 


Nous ne contestons bien entendu aucunement la nécessité, a fortiori à cette période de l’année, de garantir la permanence des secours en Martinique, bout de France en Outre-mer qui comprend de nombreux risques pour les populations.Mais cette situation montre en revanche l’insuffisance de moyens de réserve nationale pour pallier à une indisponibilité technique, alors que ce ne sont pas moins de 33 appareils qui sont en service au niveau national, et alors même que les hélicoptères sont devenus des moyens de secours du quotidien. Nous souhaitons également alerter les parlementaires et élus locaux de nos territoires afin qu’ils exigent des garanties du Gouvernement pour l’avenir de DRAGON 25 en Bourgogne Franche-Comté :

Si l’Etat retire aujourd’hui cette machine de secours, certes pour une durée définie, mais en pleine période estivale, nous pouvons penser qu’il puisse réitérer cette action voire même de le supprimer définitivement au profit d’une autre région de France, plutôt que de se donner les moyens d’investir dans le segment de la sécurité civile ?

Alors que l’Etat ne finance déjà qu’une part très infime des moyens dédiés aux services d’incendie et de secours, lesquels sont très majoritairement financés par les collectivités territoriales, sans aucune solidarité nationale et avec des disparités territoriales de plus en plus marquées, peut-il continuer à manquer totalement d’ambition dans le dimensionnement des moyens de renfort nationaux de sécurité civile, quels qu’ils soient ?


Contactée l'Agence Régionale de Santé, n'a pas répondu pour le moment à nos sollicitations. 


Quelles sont les missions de Dragon 25 ? 

L’hélicoptère de la sécurité civile DRAGON 25 est en service depuis 2003 dans notre région. Il est engagé près de 500 fois chaque année. L'hélicoptère rouge et jaune souvent visible aux abords du CHU Minjoz à Besançon assure diverses missions : 
  • les reconnaissances aériennes par les secours afin de mesurer l’ampleur d’un sinistre ou repérer des victimes : inondations, feux de forêts en période estivale chaude, etc
  • la recherche de personnes disparues en situation de vulnérabilité
  • le sauvetage de victimes blessées ou en danger : accidents forestiers ou de loisirs en milieu périlleux et/ou difficilement accessible, noyades, populations cernées par les inondations, etc
  • le transport rapide d’équipes opérationnelles spécialisées des sapeurs-pompiers vers des sites éloignés
  • l’évacuation rapide des victimes gravement blessées et/ou en détresse vitale vers les centres hospitaliers adaptés afin de bénéficier soins médicaux d’urgence.

 
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