Ce mardi 18 mai, les techniciens de laboratoire de l’hôpital Nord Franche-Comté à Trévenans dans le Territoire de Belfort étaient en grève. Ils demandent une revalorisation de leurs salaires et une amélioration de leurs conditions de travail, difficile dans l'hôpital, pourtant récent.
Ce mardi 18 mai, les techniciens de laboratoire de l’hôpital Nord Franche-Comté à Trévenans dans le Territoire de Belfort étaient en grève. Ils demandent une revalorisation de leurs salaires, mais surtout une amélioration de leurs conditions de travail
“Catégorie A, pas de débat”, “Laboratoire mérite + qu’un pourboire”. Devant l’hôpital de Trévenans, les banderoles des techniciens de laboratoire s’affichent. Ce mardi 18 mai, seules les analyses urgentes sont assurées au laboratoire du centre hospitalier Nord Franche-Comté (CHNFC), dans le Territoire de Belfort. Les techniciens, qui assurent habituellement le déroulement de ces analyses, sont en grève, à la suite d’un préavis national. Un appel à la mobilisation qui a eu un écho particulier au CHNFC : “il y a des problèmes nationaux, mais il y a aussi une problématique locale”, explique Céline Durosay, représentante du syndicat CNI.
Un revalorisation du métier et de sa grille salariale
Comme ailleurs en France, à Trévenans, l’appel à la grève des techniciens de laboratoire, un métier très largement féminin, s’articule principalement autour de deux revendications : “nous demandons une reconnaissance en catégorie A de notre métier, avec une revalorisation salariale” expose Carine Jacquot, représentante FO et elle-même technicienne. Aujourd’hui, les techniciens de laboratoire médical qui exercent à l’hôpital, sont considérés comme des fonctionnaires de catégorie B, issus d’une formation de niveau BTS, et moins rémunérés que ceux de catégorie A. Un statut qui ne correspond plus forcément aux compétences des techniciens, dont le métier a fortement évolué avec la généralisation des machines d’analyse. “On a des connaissances en biologie médicale très poussées”, argumente Carine Jacquot, “quand les patients ont une prise de sang, ils ne savent pas où va leur tube, mais derrière, il y a une équipe avec des techniques et un métier très pointus”. Un métier sous pression, en particulier depuis le début de l’épidémie de covid, qui a augmenté la masse des analyses à traiter. “On nous demande beaucoup de choses et les salaires, la reconnaissance n’augmentent pas” constate Carine Jacquot. “Il doit y avoir des groupes de travail qui vont se réunir pour la réingénierie du métier, raconte Céline Durosay, mais ils ont pris du retard”, et la revalorisation des salaires avec.
Ici, les agents en grève demandent aussi des recrutements, notamment pour assurer les remplacements des malades, et un renforcement des effectifs le week-end : “en semaine, nous sommes une vingtaine, raconte Carine Jacquot, mais le samedi où la charge de travail est quasiment la même qu’en semaine, nous sommes trois. C’est l’enfer.” Autre point : aujourd’hui, tous les techniciens doivent effectuer des gardes de jour et des gardes de nuit, à tour de rôle. Ils demandent une adaptation du planning de ceux qui arrivent en fin de carrière.
A Trévenans, le laboratoire dans le bruit et les courants d’airs
Dans les rangs des techniciens en grève, deux autres problématiques soulèvent l’indignation : “nous demandons une amélioration urgente de notre environnement de travail, explique Carine Jacquot, nous travaillons dans le bruit et les courants d’air permanents”. Car si les bâtiments du CHNFC ont été inaugurés en 2017, les conditions de travail qu’il offre aux techniciens du laboratoire sont difficiles : “malgré un labo tout neuf, on a une clim’ défaillante”, s’agace Carine Jacquot.”Il fait froid et il y a des courants d’airs, on travaille en gilets polaires toute l’année, des techniciens ont des problèmes ORL à répétition, des otites, des conjonctivites”, énumère-t-elle. Un “courant d’air permanent” inquiétant, alors que les techniciens sont amenés à travailler avec des agents pathogènes.
L’environnement sonore est lui aussi pointé du doigt : “une étude acoustique a été faite en août 2020, elle a conclu qu’à certains endroits, le niveau est bien supérieur aux normes”, se souvient-elle. Les agents disent avoir bien du mal à s’entendre parler les uns les autres dans ce bruit. En cause, les machines automatiques que les techniciens manient. “Elles sont chaînées, et la chaîne est très très bruyante, explique Carine Jacquot, un plafond anti-bruit avait été prévu, mais une fois que les travaux ont été faits, on s’est rendu compte que ça n’était pas là”. Des conditions qui épuisent les techniciens du laboratoire, qui demandent de nouveaux aménagements.