Les viticulteurs de Chablis ont menacé de créer leur propre interprofession, vendredi 1er juillet 2011.
Les professionnels de Chablis se plaignent d'un "manque de représentativité". Ils souhaitent "davantage d'autonomie financière" au sein de l'interprofession de Bourgogne.
"On réfléchit sérieusement à créer notre propre interprofession", a déclaré Frédéric Gueguen, co-président de l'appellation Chablis. Selon lui, les viticulteurs de Chablis, dans l'Yonne, participent à hauteur de 27% au budget du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB), qui s'élève à près de 9 millions d'euros.
Or, les professionnels icaunais disent "ne pas se retrouver dans la communication globale de la Bourgogne, souvent axée sur Beaune et la Côte-d'Or".
La décision des viticulteurs de Chablis devrait être prise lors d'une assemblée générale "fin 2011" ou "début 2012", a affirmé M. Gueguen.
En privé, certains viticulteurs bourguignons parlent de "gesticulations" et "d'exigences trop élevées" de la part du vignoble de Chablis. Le vignoble de Chablis représente 5.200 hectares, 700 adhérents et 40 millions de bouteilles.
Lors de son discours, le président du BIVB, Michel Baldassini, s'est dit "surpris" de cette situation. "Le vignoble de Chablis bénéficie d'un statut particulier. Ils gèrent directement 50% de leurs cotisations avec un personnel dédié, tout en bénéficiant, sans limite,de toutes les autres opérations du BIVB", a-t-il déclaré, comparant Chablis à "l'enfant terrible de la famille Bourgogne". "Chablis a besoin de la Bourgogne, comme la Bourgogne a besoin de Chablis", a-t-il ajouté, avant de conclure qu'il y avait "une limite à tout".
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