A jour J-30, le point sur la situation dans le Jura, département où la gauche espère ravir au moins un siège à l'UMP
C’est l’élection de tous les dangers pour l’UMP dans le Jura.
Les sénatoriales auront lieu le 25 septembre prochain. Les deux sortants, les UMP Gérard Bailly et Gilbert Barbier, sont candidats à leur propre succession. Pas certain que les deux réussissent à sauver leur siège gagné en 2001.
En effet, la droite a connu plusieurs revers lors des dernières consultations électorales. Dès 2008, elle perd sa majorité absolue au conseil général et elle ne garde la présidence que parce qu’elle compte dans ses rangs le doyen d’âge, Jean Raquin.
Aux municipales, deux villes importantes basculent à gauche : Saint-Claude et Dole.
Et puis, en mars dernier, cette année, le conseil général détenu par la droite depuis toujours change de camp… Coup dur pour l’UMP….
Gérard Bailly et Gilbert Barbier en difficulté ?
Si la situation de la droite dans ce département n’est pas brillante, les deux sénateurs UMP sortants ne sont pas, non plus, sur une dynamique porteuse.
Gilbert Barbier, ancien député, ancien UDF, a perdu la mairie de Dole très largement face au socialiste Jean-Claude Wambst en 2008. Il y était élu depuis 1983. Au Sénat, il siège dans le groupe RDSE (Rassemblement Démocratique et Social Européen) et non UMP.
Gilbert Barbier, sénateur UMP sortant
Gérard Bailly, ancien RPR, semble en posture moins défavorable. L'ancien président du conseil général (il a occupé cette fonction pendant 14 ans) bénéficie encore d’un réseau important. Il est toujours conseiller général de Clairvaux-les-Lacs. Et il se laisse dire que, s’il était « resté président, le département serait resté à droite…. »
Autre épine dans le pied des deux sénateurs UMP sortants : une candidature « solo» : celle de Sylvie Vermeillet.
Maire de Cernans, conseillère régionale réélue en 2010, Sylvie Vermeillet n’a pas repris sa carte à l’UMP en fin d’année dernière. Son principal atout : elle est présidente de l’association des maires du Jura depuis 6 ans. Et les maires constituent les gros bataillons d’électeurs pour les sénatoriales !
Non seulement elle mise sur sa liberté de parole retrouvée après son départ de l’UMP, mais aussi sur un renouvellement de générations. Elle a 44 ans et les deux sénateurs sortants 71.
Son suppléant est le centriste François Godin, maire de Bois d'Amont et conseiller général de Morez, qui avait été tenté, un temps, de partir tout seul à la bataille.
Sylvie Vermeillet, candidate Divers Droite
Une gauche éclatée
A gauche, les candidatures se multiplient. Certains y verront l’expression de la diversité, d’autres un dangereux éparpillement …
Le Parti socialiste a procédé à des élections en interne. Sont sortis vainqueurs Denis Vuillermoz, 68 ans, et Denis Jeunet, 58 ans. (Jean-Claude Wambst, le maire de Dole, lui aussi candidat à la candidature, a été éliminé par les militants.)
Denis Vuillermoz, ancien maire de Saint-Lupicin et ancien conseiller général de Saint-Claude, est actuellement vice-président du conseil régional de Franche-Comté. Il est très bien implanté dans ce département. Son handicap : il n’a que 3 ans de moins que Mrs Bailly et Barbier.
Denis Jeunet est, lui, conseiller général de Dampierre. Il a retrouvé en mars dernier ce siège qu’il avait abandonné 6 ans auparavant. Christophe Perny, le nouveau président du conseil général du Jura, le soutient dans cette élection : il lui a confié la vice-présidence aux collectivités… un poste stratégique pour des sénatoriales !
Denis Vuillermoz, candidat PS
Deux autres conseillers généraux de gauche sont également candidats le 25 septembre. Il s’agit des deux communistes Michel Giniès et André Lamy respectivement des cantons de Dole Sud-Ouest et de Voiteur. En 2001, déjà candidat, Michel Giniès avait recueilli 5% des voix.
Europe Ecologie-Les Verts a annoncé la candidature d’Antoinette Gillet, ancienne conseillère régionale. En 2001, elle avait totalisé 22% des suffrages. Un accord entre socialistes et écologistes prévoyait un siège pour EE-LV. Compte tenu de l’attitude des Ecologistes qu’il n’a jugée pas suffisamment loyale au moment des cantonales, Christophe Perny n’a pas voulu appliquer cet accord….
A noter également la présence d’un ex-socialiste : Patrick Viverge, en conflit avec le Parti Socialiste. Il avait « animé » les cantonales dans le Jura avec ses querelles avec le PS. Soutenu par Jean-Luc Mélenchon du Parti de Gauche, il a réélu finalement conseiller général de Dole en mars dernier. Il se présente lui aussi.
Rendez-vous le 25 septembre
Une droite désunie, une gauche divisée, l’inconnue « Sylvie Vermeillet » autant de paramètres qui rendent bien difficile un pronostic pour le scrutin du 25 septembre prochain….
Reste à savoir encore si cette consultation électorale sera plus politique que d’habitude ou si le facteur personnel de chaque candidat comptera encore beaucoup….
Le Sénat représente un enjeu majeur pour la vie politique de notre pays. La droite y est majoritaire pour une quinzaine de sièges… Au PS du Jura, on espère bien rafler au moins un siège….