Un appel à cesser le travail lundi 26 septembre 2011 est lancé pour tous les sites de France.
Douze salariés de l'usine Lafarge de Frangey (Yonne), poursuivent leur grève de la faim entamée mardi 20 septembre 2011, devant le siège de l'activité cimenterie du groupe à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
Ces douze salariés sont accompagnés du maire (sans étiquette) de Frangey (Yonne). Ils ont installé un campement de cinq tentes, dans lesquelles ils ont placé des lits de camps avec des couettes. Ils ne s'alimentent plus depuis mardi 20 septembre.
"On est un peu fatigués et un peu crispés, mais la détermination reste la même. Notre objectif, c'est de continuer la grève jusqu'à ce que le projet de fermeture soit retiré", a déclaré à l'AFP Florent Gaden, délégué CFDT de l'usine.
Le groupe Lafarge Ciments a annoncé en mai la fermeture, fin 2012, de son usine de Frangey, employant 74 salariés, en raison notamment d'une surcapacité des fours par rapport au marché national et d'un coût de production élevé. Le site est en activité depuis 1930.
Les syndicats appellent à une grève élargie
La CFDT et la CGT (syndicat majoritaire) ont appelé "tous les salariés de Lafarge ciments" à mener une grève dans les différents sites en France, à partir du lundi 26 septembre 2011. La direction elle, a confirmé son intention de reclasser 100% des salariés. Elle a précisé qu'une série de mesures avait été proposée, comme "la prise en charge de l'intégralité des frais de logement pendant 15 ans minimum" pour les salariés contraints de déménager sur un des autres sites Lafarge en France."
Premier cimentier mondial, Lafarge emploie 8 000 personnes en France et 76 000 dans le monde. Son chiffre d'affaires en 2010 s'est élevé à 16,2 milliards d'euros, dont 60% dans le ciment.
Des personnalités politiques de droite et de gauche, ont apporté leur soutien aux salariés en grève de la faim. Le député de l'Essonne et président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, est venu leur "dire qu'ils ne sont pas seuls. Je n'en peux plus de voir des entreprises fermer, des salariés jetés comme des chiens", a-t-il dit, estimant que les arguments de Lafarge pour justifier la fermeture "ne tiennent pas la route".
Plusieurs personnalités de gauche sont également venues soutenir les grévistes, dont le premier secrétaire fédéral du PS des Hauts-de-Seine, Pascal Buchet, la sénatrice communiste sortante Brigitte Gonthier-Morin, ainsi qu'André Gattolin (EELV).