Cette ligne aérienne controversée a été abandonnée à la mi-avril dans la plus grande discrétion.
La nouvelle a été accueillie avec joie par l’association de Défense Contre l’Avion de la Nièvre (D.C.A. 58) qui dénonçait un "avion des patrons réservé à une infime minorité".
Les premiers vols Nevers-Dijon remontent à novembre 2005. Ils avaient été interrompus une première fois en 2007, avant de reprendre en mars 2011. Ils avaient lieu tous les jeudis (sauf pendant la coupure estivale de mi-juillet à fin août, les fêtes de fin d'année et les jours fériés).
Cette liaison aérienne permettait de relier les deux villes en 31 minutes, au lieu de 2h 18 par le train et près de 3 heures en voiture. Le voyage revenait à 120 euros l’aller-retour. Il se faisait à bord d'un avion Merlin III pouvant transporter 8 personnes. L’avion partait de Dijon à 7h 45 pour arriver à Nevers à 8h 15. Il redécollait 5 minutes après pour être de retour à Dijon à 8h 50. En fin de journée, l’avion décollait de Dijon à 18h pour atterrir à Nevers à 18h 30 et revenir à Dijon à 19h 10.
Le problème, c'est que les vols étaient rarement complets. Les passagers au départ de Nevers ne manquaient pas. En revanche, les clients dijonnais étaient moins nombreux. Conséquence : la liaison n'était pas rentable. La Chambre de commerce et d’industrie de la Nièvre, qui était à l'origine de ce projet, a donc décidé de mettre un terme à la ligne aérienne la plus courte de France.
"Une poignée de passagers privilégiés"
Les élus Vert du conseil régional de Bourgogne et le collectif DCA 58 (Défense Contre Avion) militaient pour la disparition de cette liaison régionale. Ils protestaient contre "les tonnes de CO2 et de carburant dépensés pour une poignée de passagers privilégiés". Les opposants s'étaient mobilisés pour que le conseil général de la Nièvre, la ville de Nevers, la Région Bourgogne et l’Agglomération de Nevers refusent de subventionner ces vols déficitaires.
Le collectif DCA 58 se félicite de cet arrêt et réclame une amélioration de la liaison ferroviaire Nevers-Dijon, pour les milliers de Nivernais qui prennent le train (étudiants, salariés, familles, retraités…). "Nous demandons en particulier de réduire à 2 heures la durée du trajet Nevers - Dijon, ce qui est tout à fait réalisable avec les trains modernes achetés par la Région", précise le collectif.