Avec le développement d'internet, la SNCF ferme de plus en plus de guichets, quand ce n'est pas les gares en totalité. Pour redonner vie à ces batiments délaissés, des projets de chantier d'insertion sont en gestation dans plusieurs villes de la région.
Ils ont la noble ambition de "réenchanter les gares délaissées".
Restaurant, conciergerie ou salle de spectacle... Les projets ne manquent pas pour donner une seconde vie aux gares désormais fermées, comme à Héricourt (Haute-Saône), ou transformées en simple salle d'attente sans guichet, comme à Baume-les-Dames (Doubs).
Des spécialistes de l'économie solidaire misent sur des chantiers d'insertion pour donner une seconde vie aux gares, en partenariat avec les collectivités locales concernées.
Plusieurs élus locaux de Bourgogne-Franche-Comté ont été approchés par des responsables du Pôle Ressources Insertion, dont l'ancien vice-président du conseil régional de Franche-Comté Alain Fousseret (EELV).
L'exemple de Delle
L'idée est de prendre exemple sur la réussite de Chacasol, le chantier d'insertion lancé en gare de Delle. Fermée en 1992, la gare a été rachetée par la communauté de communes. Aujourd'hui, un bureau d'étude, des notaires et un restaurant d'insertion employant 8 personnes y cohabitent sur 650 mètres carrés. Les loyers versés à la collectivité permettent de rembourser l'emprunt et de régler les charges.
Mais l'exemple dellois ne peut être exporté partout, prévient le président de la communauté de communes du Sud-Territoire Christain Rayot. A Delle transitent près d'un millier de voyageurs par jour, depuis la réouverture de la ligne Belfort-Delle qui connecte le réseau suisse à la LGV Rhgin-Rhône depuis décembre 2018.
S'inspirer du modèle dellois en s'adaptant aux spécificités de chaque ville et en s'appuyant sur les collectivités et les structures d'insertion locales, c'est d'ailleurs l'intention des porteurs de ce projet de gares solidaires.
La SNCF est prête "à multiplier les partenariats"
"Quelque part, c'est le plus simple: devenir propriétaire. Mais ce n'est pas une obligation. Ce peut être aussi une location".Alain Fousseret en a bien conscience: la réussite de l'exemple dellois tient beaucoup au fait que la collectivité locale a racheté la gare, à un moment où la ligne était désaffectée.
La SNCF, et sa filiale Gares et Connections, sont-elles prêtes à céder quelques-unes de leurs 200 gares en Bourgogne-Franche-Comté ? Elles "souhaitent nouer davantage de partenariats avec les collectivités, les villes, les petites en particuliers pour essayer d’améliorer les services publics dans les gares", nous assure la communication de l'entreprise ferroviaire.
"Il faut faire du cas par cas avec les élus locaux, sans toutefois oublier que même lorsque la vente physique de billets n’existe plus au sein de la gare, bien souvent elle accueille encore des installations techniques ferroviaires indispensables à la circulation des trains", nous précise-t-on également du côté de la SNCF.
"La SNCF a compris que certaines gares sont des poids pour elle", veut croire Alain Fousseret. Ces gares leur coûtent cher alors qu'elles sont inutilisées... Pourquoi ne pas les vendre à l'euro symbolique?".