Jeune loup en errance dans les Alpes-Maritimes : le centre Athénas dans le Jura se dit prêt à le soigner

Ce petit louveteau erre depuis plusieurs jours dans la station de Valberg dans le parc National du Mercantour. L'animal amaigri semble en mauvais état de santé. 

L'animal amaigri a été aperçu par plusieurs habitants du secteur, selon nos confrères de Nice Matin.

Un petit loup qui émeut les associations de défense de la nature. Dans le Jura, le centre Athénas spécialisé dans le soin de la faune sauvage se dit prêt à recueillir l'animal. Joint par téléphone, Gilles Moyne directeur du centre Athénas explique qu'il va entrer en contact avec l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage des Alpes-Maritimes et la direction départementale des territoires. "Ils connaissent notre structure capable de soigner un tel animal, après compte tenu du contexte autour du loup, je ne suis pas certain que cela aboutisse" explique Gilles Moyne. 

Car pour soigner un loup, espèce protégée, il faut d'abord le capturer. Et cela passe une demande de dérogation ministérielle. Le Centre Athénas n'est pas habilité à le faire, seuls l'ONCFS et un agent de louveterie peuvent intervenir. 

 "C’est un louveteau visiblement né dans l’année, amaigri, qui a créé beaucoup d’émoi, confirme à Nice Matin Laurent Scheyer, directeur adjoint du parc national du Mercantour. "Des personnes veulent le récupérer pour le soigner. Mais on ne peut pas faire ça. C’est une espèce protégée, et surtout sauvage. Il faut des certificats pour cela. La réglementation n’est pas là pour embêter les gens, mais pour les protéger et protéger l’animal : on peut lui faire plus de mal que de bien. De même, les chasseurs ne peuvent pas prendre la décision seuls de l’abattre. c’est une espèce protégée. Son sort est de retourner loin du village" ajoute-t-il. Joint par téléphone, Laurent Scheyer nous confie ce matin que le petit louveteau n'a semble-t-il pas été revu du weekend. "La meilleure issue pour ce loup est qu'il reparte dans la nature" conclut Laurent Scheyer. 
 


Un loup victime des tirs collatéraux de l'Etat"estime l'association Ferus
 

Selon l'association Ferus qui milite pour la défense du loup, ours et lynx en France, ce louveteau a adopté "un comportement atypique pour l’espèce en se rapprochant des humains en plein jour pour chercher de quoi se nourrir".  Dans un communiqué l'association pointe du doigt la responsabilité de l'Etat et des tirs de loups autorisés par ce dernier. "La famille de ce loup a été purement décimée ; 4 loups ont été abattus dans le secteur ces dernières semaines. Résultat : aucune baisse de la prédation sur les troupeaux mais une meute détruite et déstructurée qui a conduit à ce louveteau erratique. Ces animaux désorientés peuvent justement s’en prendre davantage aux troupeaux qui sont une proie plus facile que les proies sauvages, surtout quand les troupeaux sont peu ou mal protégés. C’est ce que nous dénonçons depuis des années. Cette meute ne posait pas de problème majeur. Elle a par ailleurs été détruite lors d’une phase critique, celle de l’élevage des jeunes et de l’apprentissage de la chasse aux ongulés sauvages" explique Ferus. 


"Ne pas approcher, ni nourrir ce loup, sa place est dans la nature " 

 
Selon l'association, l’animal ne présente aucun danger pour la sécurité des personnes. Elle rappelle que l'espèce est protégée et que toute personne qui abattrait ce louveteau peut être sanctionnée d'une peine de 2 ans de prison et/ou de 150 000 euros d'amende.
 
Férus invite les habitant à ne pas essayer d’approcher ou de nourrir l’animal pour le devenir de l’animal lui-même dont la place est dans la nature. "Si l’ONCFS venait à capturer ce louveteau pour lui prodiguer des soins, nous veillerons à ce qu’il soit relâché par la suite et qu’il ne finisse pas sa vie derrière des barreaux pour contenter les ennemis de la nature" explique l'association. Contacté par France 3 Franche-Comté plusieurs fois, l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage des Alpes-Maritimes n'est pas joignable par téléphone. 
 
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