Dans le Jura, la préfecture autorise la chasse d'été malgré des avis défavorables et une pétition de 66 000 signatures

Alors qu'une pétition regroupant 66 000 signatures demandait à la préfecture d'annuler l'autorisation de tirer le chevreuil et le renard dès le 1er juin, 3 mois avant l'ouverture générale de la chasse, cette dernière a donné raison aux chasseurs. La consultation publique n'y a rien changé. 

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La pétition mise en ligne le 2 mai par le collectif Nature Jura n'a pas suffi. Paraphée par plus de 66 000 personnes, elle revendiquait une "nature où la tranquillité et la sérénité prévalent sur la violence gratuite et l'insécurité." La consultation publique rassemblant près de 900 avis, majoritairement contre l'arrêté permettant l'ouverture de la chasse d'été (97% d'avis négatifs), n'a rien changé non plus. Nature Jura dénonce un déni de démocratie. 

L'ouverture anticipée de la chasse d'été a bien été validée par la préfecture du Jura. 

Dans la synthèse des résultats de la consultation publique, élaborée par la préfecture du Jura, on peut y lire en conclusion et pour justifier la validation que la "plupart des messages reçus ne traitaient pas du fond, et la plupart était hors sujet." 

>> Consulter la synthèse des résultats de la préfecture 39 en intégralité.

"Guidée par une analyse peu respectueuse des citoyens, à l’issue d’un processus confus s’affranchissant allègrement des règles du débat public, la synthèse des résultats de la consultation publique n’apporte aucun argument sérieux et recevable en réponse aux multiples interpellations du public" réagit Nature Jura sur son site internet. 
 

"Au détriment de l'intérêt général"
 

Et d'ajouter : "Dans l’ensemble, ces contributions font ressortir clairement un mécontentement important et de plus en plus manifeste du public à l’encontre de la chasse en général et de la chasse d’été en particulier, lié à des abus et des excès de moins en moins tolérés par le grand public (extension des périodes de chasse, diversification des méthodes, élevage et agrainage du gibier, …) et associé à une posture de l’Etat largement contestée, favorisant une frange largement minoritaire de la population au détriment de l’intérêt général".

Joint par nos soins, Jean-Christophe Vié, porte-parole du collectif Nature Jura, dénonce un pur exercice de forme de la part des services de l'état, sans aucune prise en compte des avis exprimés. "C'était juste pour cocher une case. La décision était prise de la part de la préfecture de toute façon. La consultation, on s'assoit dessus. Ce n'est pas digne d'une consultation publique. Ce n'est pas respectueux, ce n'est même pas la démocratie" explique-t-il.
 

"Cette influence de l'Etat interroge"
 

"Ce lobby chasse est assez anti-démocratique. Cette influence de l'Etat interroge. Nous on n'est pas anti-chasse primaire, comme on essaie de nous caricaturer. On aimerait juste qu'il y ait un débat respectueux et que les avis des usagers soient pris en compte" conclut-il.

La chasse d’été, autorisée depuis 1993 dans le Jura, est une pratique encadrée par arrêté préfectoral (en savoir plus). Chaque année, elle permet aux chasseurs qui ont suivi une formation spécifique, dispensée par la fédération, de tirer certains animaux dès le 1er juin, avant l’ouverture générale de la chasse, en septembre. Dans le Jura, c’est le chevreuil, le daim, et le sanglier, dans les zones où des dégâts sont avérés pour ce dernier.
 

"On ne me fera pas croire qu’on gêne les promeneurs"
 

"Le tir d’été, c’est le matin de bonne heure et le soir au crépuscule. On ne me fera pas croire qu’on gêne les promeneurs" réagissait pour France 3 Franche-Comté Christian Lagalice, président de la fédération de chasse du Jura, ajoutant par ailleurs que seuls 10% des chasseurs pratiquent cette chasse, qui, en solitaire et sans chien, nécessite du temps pour débusquer un animal. En effet, contrairement au reste de la saison, la chasse d’été ne peut se pratiquer, selon l’arrêté, que de 1 heure avant l’heure légale du lever du soleil jusqu’à 10 heures le matin, et de 19 heures jusqu’à 1 heure après l’heure légale du coucher du soleil le soir.

"L’été on a aussi envie et le droit d’être dans les bois tôt le matin", balayait Florence Lethier, porte parole du collectif Nature Jura. "C’est un ras-le-bol d’être constamment en crainte de recevoir une balle", résumait quant à lui Patrice Raydelet, fondateur du Pôle grands prédateurs du Jura, tout en ajoutant que la régulation des espèces n’est pas un argument valable.

NDLR : La préfecture du Jura n'a pour l'heure pas donné suite à nos sollicitations.
 

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