Attentat de Barcelone : deux Franc-Comtois témoignent

Sébastien Bonjour, un habitant de Champagnole et Pauline Gustin se sont rendus à Barcelone pour les vacances. Présents le jour de l'attentat qui a coûté la vie à treize personnes, ils racontent. 

Ils sont revenus à Champagnole sains et saufs. Pauline Gustin loge à 250 mètres du lieu de l'attentat. Depuis le 15 août, elle loge chez une habitante. Jointe par téléphone, la Bisontine est encore sous le choc. Elle aurait pu se tenir avec ses deux amis à la Rambla et faire partie des blessés ou victimes de l'attaque à la voiture bélier. Heureusement, elle s'était rendue à la plage avec ses amis à une trentaine de minutes en métro. 

Il est 17h33. Elle est contactée par une amie en France, qui a vu sur Twitter l'annonce d'une attaque terroriste à Barcelone. Après vérification, elle s'aperçoit qu'un attentat a bien eu lieu. "On a tout de suite eu peur. Nous n'avons pas de consigne en plus. Nous ne devions pas bouger mais nous étions à la plage, c'était inquiétant. Nous avions peur de voir l'un des assaillants, encore en liberté, arriver pour faire un maximum de victime", explique l'étudiante bisontine de 21 ans. Sur la plage, des hommes, des femmes et des enfants ne sont pas encore informés de l'attaque. "Vers 18h, on a commencé à voir des personnes au téléphone. Une femme a soudain hurlé, en pleurs. Nous regardions partout. Dans ces moments, on est vite paranoïaque".

Ce n'est qu'à 22 h, que l'étudiante et ses amis ont pu quitter les lieux et commencer à se rapprocher de leur logement. "Après quelques minutes de métro, nous avons dû continuer à pied". Là, aucune personne dans les rues. Des ruelles désertes devant eux, là où des centaines de personnes s'entassent chaque soir. "C'était inquiétant et très vite des policiers nous ont empêché de passer pour rentrer chez nous". Après quelques conseils donnés par les forces de l'ordre, les trois amis parviennent à rejoindre leur hôtel à 23h. 

De retour dans leur logement, "difficile de dormir". "Nous avions du mal à realiser, du mal à s'en remettre et du mal à dormir avec les hélicoptères au dessus de nous. Personne ne dormait dans l'immeuble à 2h30", poursuit-elle. Après une nuit agitée, Pauline et ses amis ont décidé de se rendre à 11h à la Rambla où un lieu de recueillement a été mis en place. "C'était très bizarre. Tout le monde était très triste, choqués. Aucune expression se lisait sur les visages de personnes. Après une minute de silence, des habitants ont commencé à crier qu'il n'avait pas peur des terroristes". Après cet événement tragique, la jeune femme a décidé de rester jusqu'à dimanche à Barcelone même si elle l'avoue facilement : "ça va être difficile de se mêler à la foule et de profiter".

Cet attentat nous fait réfléchir

Sébastien Bonjour, un Jurassien est arrivé en France ce vendredi matin avec sa femme et ses deux filles de huit et dix ans. La veille, ils étaient à Barcelone au moment de l'attentat qui a coûté la vie à treize personnes. En fin d'après-midi, ils avaient, eux-aussi, la chance de ne pas être sur les lieux du drame. "Nous étions à la Sagrada Familia, la célèbre basilique. La veille nous étions à la Rambla. À un jour près nous étions dans l'attentat, ça fait réfléchir", explique-t-il. Ils ont appris la nouvelle par un ami qui s'inquiétait de leur sort.

Très vite, ils s'informent et vont rejoindre leur hôtel, situé à 400 m du lieu de la tuerie. "Très vite, j'ai été frappé par le dispositif de sécurité mis en place, les hélicoptères au dessus, les voyages insensés d'ambulance. C'était impressionnant, c'était terrible", poursuit le Champagnolais. Devant ce flux incessant de force de sécurité, le Jurassien a tenté de rassurer ses filles et d'expliquer le drame. "Ce n'était pas simple de leur donner les raisons de cette tuerie, leur expliquer, de les rassurer. Elles ne voulaient plus sortir". Informé de l'arrestation de trois terroristes, il décide d'emmener sa femme et ses deux filles dans les rues de la ville de Catalogne afin de trouver un restaurant. Un moyen de calmer les esprits.

Impossible. Ils retrouvent des rues désertes. Un paysage d'apocalypse qui a frappé le Franc-comtois. "Cela m'a marqué. Plus personne ne se trouvait dans les rues. Toutes les enseignes étaient fermées. Quelques heures auparavant, tout était si vivant". Un dernier paysage bien triste comparé au dynamisme habituel de la ville. 


Le bilan global des attaques en Catalogne, pour le moment, a coûté la vie à quatorze personnes. Une centaine de blessés a été dénombrée. Vingt-six Français figurent parmi les blessés. Les victimes sont d'une trentaine de nationalités.

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