La commune de Cousance a dû faire appel à une société belge, qui recrute des médecins européens, pour s'échapper du désert médical dans lequel elle était plongée. Arrivés en août 2023, les docteurs Francisco Vega et Adina-Elena Melincianu font le bonheur des patients.
"Nous sommes soulagés, vous ne pouvez pas savoir ! C'est le bonheur !" Dans la salle d'attente du cabinet médical flambant neuf de Cousance, Maryse et son mari diabétique sont tout sourire. "On est rassurés. C'était une angoisse permanente de ne pas avoir de médecin."
Lorsque les deux médecins qui traitaient les habitants de cette commune du Jura, ainsi que dix autres voisines, sont partis, ce sont 5 000 personnes qui se sont retrouvées en 2025 dans un désert médical. Il leur aura fallu deux longues années et l'arrivée de deux médecins étrangers pour finalement en sortir : le docteur Adina-Elena Melincianu est moldave, le docteur Fransisco Vega, espagnol.
Une société belge pour recruter des médecins
Les communes ont mené un combat de longue haleine pour les faire venir. Fiches de postes envoyées dans les facs de médecins, appels répétés à l'Agence Régionale de Santé (ARS)... qui a répondu présent, "mais était impuissante", se rappelle Christian Bretin, maire (DVG) de Cousance. "Elle n'est pas en capacité de recruter des médecins", déplore-t-il au micro de Norbert Evangelista.
Le temps passe, et toujours aucun médecin. Face à l'urgence, "nous avons dû nous tourner vers une société belge, qui recrute des médecins partout en Europe", explique Christian Bretin.
Et la commune n'a pas lésiné sur les dépenses : au total, entre l'achat du cabinet médical, le paiement de la première année de loyer pour les médecins et la convention avec la société belge, 140 000 euros ont été nécessaires.
Qualité de travail et de vie
Les médecins, aux diplômes homologués en France, sont arrivés en août 2023 dans le village. Ils ont l'obligation d'accomplir un contrat de cinq ans à Cousance. "J'espère rester longtemps", confie Francisco Vega. Car les patients et les communes ne sont pas les seuls heureux. "En Espagne, il a beaucoup de travail, mais pas de qualité de vie. Ici, je peux profiter de ma famille", explique Francisco Vega. "C'est un village tranquille, une jolie région. Nous sommes ravis d'être ici."
Les conditions de travail sont aussi meilleures en France, assurent les praticiens. "Je ne pouvais pas faire de médecine avec les patients, car nous n'avions que cinq minutes pour les consultations", note Francisco Vega.
"Chez moi, [en Moldavie], la bureaucratie est plus importante que la médecine", abonde Adina-Elena Melincianu. Dans leurs cabinets, les médecins sont couverts de paperasse. Il faut s'occuper des papiers avant de s'occuper des patients. Ici, je peux faire mon travail de médecin."