Un Salon du chiot a lieu les 15 et 16 octobre à Dole (Jura). Ces salons sont très nombreux tout au long de l’année en France. Diverses associations alertent sur les potentielles dérives de ce genre d'événement. Voici quelques précieux conseils si vous envisagez de prendre un animal avec vous.
Le parc d’exposition Dole-Expo accueille samedi 15 et dimanche 16 octobre un Salon du chiot. Organisé par Events’com, il réunit de nombreux éleveurs et professionnels du secteur animalier et propose d’accompagner les visiteurs dans leurs recherches “concernant nos amis à quatre pattes” en leur “proposant notamment une grande diversité de races de chiots et de chatons, d’accessoires, de conseils et de spécialistes”. Mais cet événement suscite de nombreuses réactions, notamment celle de l’Association Canine Territoriale de Franche-Comté (ACTFC), qui dénonce l’aspect mercantile du salon.
“Les chiens ne sont pas de la marchandise.”
Daniel Schwartz, président de l'ACTFC
Nourriture, attention, exercice, toilettage, éducation, soins vétérinaires : un chien a des besoins multiples. Voici ce qu’il faut savoir avant d’adopter un chiot, dans un salon, chez un particulier ou un éleveur.
1. Avant l’adoption : prendre le temps de bien réfléchir
Pour permettre ce temps de réflexion nécessaire, un « certificat d'engagement et de connaissance » a été mis en place. Selon un décret daté du 22 juillet 2022, et depuis le 1er octobre, le document est à signer par l'acquéreur sept jours avant l’adoption de tout animal de compagnie, qu’il soit cédé gratuitement ou vendu. Il vise à vérifier que le futur maître a pris connaissance des implications que suppose la possession d'un chat, d'un chien, d'un furet, d'un lapin, etc. À ce jour pourtant, le non-respect des 7 jours de réflexion n'entraîne aucune répression. “Un décret à venir précisera les sanctions” précise la page dédiée sur le site du ministère de l’Agriculture.
2. Se renseigner auprès de professionnels
Vétérinaires, éleveurs, éducateurs canins, ou encore associations comme la SPA (société protectrice des animaux), ces professionnels sauront aiguiller, conseiller et apporter l’aide nécessaire aux acquéreurs potentiels. Se renseigner auprès d’un cabinet vétérinaire permet aussi d’amorcer le contact avec la personne qui prendra en charge les soins du potentiel futur animal.
Ces professionnels pourront éclairer au mieux le projet d’adoption : “Il faut regarder si le lieu de vie est adapté à la race de chien souhaité. On n’aura pas de berger allemand dans un appartement en centre-ville. Il faut choisir une race adaptée à son profil” souligne Kevin Blaison, organisateur du Salon du chiot pour Events’Com. Et ce, en tenant compte du caractère de la race, de ses besoins spécifiques, de la durée de vie moyenne, de l’évolution de sa taille, etc.
3. S’assurer de sa capacité financière
Accueillir un chiot ou un chien est comme accueillir un nouveau membre dans sa famille. Et cela a un coût. En premier temps à l’achat. Pour un chiot de race, “il faut compter entre 800 et 4 000 euros” selon Kevin Blaison. “Sur nos salons, le prix moyen de l’adoption est de 1 455 euros”. Dans une SPA, le prix varie selon l’âge de l’animal et de son genre. “Nous faisons payer les frais de vétérinaire” indique Claude Charles, vice-président de la SPA de Gray en Haute-Saône. Et précise : “Il faut compter 300 euros pour un chiot, 250 pour une femelle stérilisée, 150 pour un mâle stérilisé”.
Posséder un chien “coûte 2 000 euros par an en nourriture et en frais vétérinaires” précise Kevin Blaison. Des frais vétérinaires qui augmentent en même temps que l'âge du chien et de la dégradation de son état de santé : "Ça peut monter à plus de 1000 euros pour une opération.” assure Claude Charles. Il faut aussi penser au coût de toilettage, nécessaire pour certaines races ; à l’achat de multiples accessoires (gamelles, panier, collier et laisse, jouets, brosses, caisse de transport, etc.) ; à l’éducation en club canin ou en "école du chiot" et au coût d’une pension canine pour les départs en vacances. Et ce, durant plus d’une décennie, le meilleur ami de l’homme vivant en moyenne entre 10 et 13 ans.
4. Trouver le compagnon idéal
Une fois l’étape de la réflexion aboutie, il s’agit de trouver un chiot ou un chien. Pour un chien de race, Daniel Schwartz, président de l’ACTFC, préconise de se rendre sur le site de la Société Centrale Canine (dont dépend l’ACTFC), sur lequel les éleveurs sont renseignés. Une fois l’éleveur identifié, “le mieux, c’est de se rendre soi-même sur place” suggère-t-il.
“Il faut absolument voir la mère du chiot, pour s’assurer que le chiot est de la bonne race, mais surtout pour observer le comportement de la mère face aux visiteurs. Si elle est agressive, ou peureuse, fuyez !”.
Daniel Schwartz, président de l'ACTFC
Du côté de la SPA, plusieurs étapes sont nécessaires (questionnaire, rencontre avec l’animal, échange avec un membre de l’association). Une période d’essai, de quelques jours à une semaine, peut-être proposée ou imposée, à la suite de laquelle l’adoption devient effective.
5. Les premiers jours après l’adoption
L’arrivée d’un nouveau compagnon dans un foyer demande du temps et une période d'adaptation pour respecter ses besoins. "Ça demande énormément de temps un chiot, pour son éducation, pour lui apprendre à être propre, à ne pas manger les meubles. Il faut être présent plusieurs heures par jour. On ne peut pas le laisser seul toute la journée dans un appartement” prévient Claude Charles. “Avant d’être propre, un chiot nécessite d’être sorti entre 10 et 15 fois par jour, même la nuit, sinon ça pisse, ça crotte dans la maison”. Il est possible, voire recommandé d’aller pratiquer et parfaire l’éducation de son chien dans un club, auprès de moniteurs formés.
Et si vous devez renoncer à un animal après l’adoption…
Posséder un chien est un engagement à long terme et malgré une bonne réflexion, il peut arriver, pour de multiples raisons (accidents de la vie, séparation, etc.) qu’un maître se voit contraint de se séparer de son compagnon à quatre pattes. “Il arrive de se tromper” indique Claude Charles. Dans ce cas, pas question de l’abandonner au bord d’une route ! Il est tout à fait possible de confier l’animal à la SPA, moyennant 90 euros. L’animal sera bien traité en attendant de trouver de nouveaux maîtres. “Un animal ce n’est pas comme une peluche que l’on jetterait comme un objet” précise tout de même le vice-président de la SPA de Gray et de Haute-Saône.