Après les excès des fêtes, certaines personnes ont décidé d’arrêter de boire pendant le mois de janvier. C’est le Dry January. Témoignages en Bourgogne-Franche-Comté.
« Je sors d’un repas de famille ! », lance Julie, au téléphone. Elle et son conjoint Sébastien se sont lancé un défi : ne pas boire d’alcool en janvier. C'est le Dry January, ou le Janvier sec, une campagne lancée outre-Manche en 2013 par l’organisation Alcohol Change UK. Une manière de sensibiliser les consommateurs à l'addiction à l'alcool.
Pour Julie et Sébastien, ces retrouvailles avec les proches étaient donc une des premières épreuves du mois. La trentenaire raconte : « Quand on leur a dit qu’on ne buvait pas d’alcool, ça les a fait sourire ! »
Après les fêtes de fin d’année, le temps était venu de faire « une coupure, une détox » : « C’est un challenge que j’ai découvert via mon entreprise. Une boîte américaine qui se lance souvent des défis comme le Movember. » La Jurassienne admet que boire un verre le soir était rentré « dans les habitudes ». Une manière d’acter le retour à la maison pour cette agente logistique, comme elle le raconte : « Souvent, nous prenons l’apéro le soir, après le travail. Un petit verre de vin quand nous préparons le repas, comme un rituel. »
L'alcool, c'est culturel
Le défi permet à certaines et certains de prendre conscience de leur consommation d’alcool. Une consommation qui était régulière pour Killian… jusqu’à ce qu’il entame son premier janvier sec l’année dernière. Le Dijonnais l’admet : « Se rendre compte de sa consommation, c’est aussi un moyen de ne pas tomber dans l’addiction ».
Car la frontière peut être fine dans sa profession ; lui qui travaille une agence de communication. « Je suis souvent invité à des cocktails, des soirées, des pots. De ‘l’alcool mondain’, comme on dit, remarque le jeune cadre. Et c’est parfois difficile de dire non. D’autant que les collègues reviennent de vacances, et fêtent parfois les vœux avec des bouteilles ! »
Pendant les 31 premiers jours de 2021, le trentenaire a ainsi réussi à ne pas boire et a appris à dire « non ». « Je peux refuser de boire sans avoir à me justifier ! », lance-t-il. Et il reconnaît que c’est difficile, car « boire en France, c’est culturel ». Killian a réduit sa consommation d’alcool, et depuis, le Dry January pourrait devenir une de ses traditions.
Arrêter pour de bon ?
D’autres ont poussé le défi encore plus loin. « Le mois sans alcool, je le faisais depuis quelque temps. Et l’année dernière, j’ai décidé d’arrêter. Complètement. », lâche Christelle. La quadragénaire, habitante de Mandeure, explique qu’elle buvait occasionnellement, « les week-ends, ou alors en vacances ». Les apéritifs étaient ainsi associés aux moments de détente, de plaisir.
« Je n’ai jamais repris, jamais eu l’envie de reboire », explique-t-elle. Le vin et la bière ont été remplacés par des bières sans alcool. « A Noël, j’ai essayé de boire un verre, et je n’avais plus aucun plaisir, plus le goût de l’alcool, confie-t-elle. J’étais limite écœurée. » Si ses proches ont pris cet arrêt pour une lubie, Christelle compte bien continuer. Continuer de trinquer, sans modération.