Les places de parking sont en nombre très limité. L'affluence est telle que le site est saturé et menacé. Certains touristes ne respectent pas les règles fixées pour protéger la cascade : interdiction de se baigner et de plonger. Pique-nique interdit aussi.
La Cascade des Tufs victime de son succès
Pour avoir la preuve du succès d'un lieu, il peut être intéressant de constater sa popularité sur le web. Et principalement Instagram, le réseau social le plus en vogue pour le partage de photos. Le hashtag #cascadedestufs connaît un franc succès.
Il faut dire que l'endroit se prête volontier à l'art de la photo au smartphone. Et puis..avec ces jolies couleurs, quel plaisir de tester les nombreux filtres d'Instagram, d'hésiter entre "Clarendon", "Lark" ou " Perpetua", de recadrer, de rajouter du contraste, puis de poster cela.
Alors, du coup, sur Insta, des photos des Tufs, il y en a en cascade.
Et puis l'algorithme d'Instagram s'enflamme, et vous propose de voir les photos intitulées "meilleures publications". Alors là, on se dit qu'on va avoir une cascade de chefs-d'oeuvres de cadrages, une avalanche d'originalité, un tsunami artistique...
Mais non. Instagram nous propose de voir les photos de la cascade des Tufs les plus "likées", celles qui auront généré un maximum d'interactions.
Et nous voyons apparaître beaucoup de jeunes femmes. Pensives. Inspirées. Assez peu vêtues mais il faut dire qu'il fait chaud en ce moment en Franche-Comté.
Certaines cachent malencontreusement une partie du joli décor.
Et voilà à quoi s'adonnent certains dans ces lieux de nature. À flater un ego, à se mettre en valeur, en prétextant la beauté d'un environnement. À jouer des coudes pour accéder à l'endroit idoine pour réaliser le post qui attirera l'oeil et donc le like.
On est certainement vieux jeu (on a réalisé nos premiers clichés avec le Polaroïd du papy), mais il y a de quoi rester circonspect devant certains posts. Et trouver un brin pathétique ce rapport à soi-même, au culte du corps et aux phrases toutes faites sur le bien-être.
Alors ne croyez pas que les Tufs sont les seules "victimes" de ce culte du soi. Chaque site comtois a son lot de photos avec du "MOI" dedans, plus ou moins vêtu.
On assiste, pour ainsi dire, à une "instagramisation" du tourisme. Certains sites surfent d'ailleurs là-dessus, car cela fait toujours de la visibilité. Mais on est en droit de trouver cette "consommation" du tourisme un peu vaine.

Le Saut du Doubs, à Villers-le-Lac. On précise, car ce n'est pas forcément clair sur certains clichés.
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© Instagram

La Citadelle de Besançon. On précise, car ce n'est pas forcément clair sur certains clichés.
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© Instagram

La Saline Royale d'Arc-et-Senans. on précise, car ce n'est pas forcément clair sur certains clichés.
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