Une étude de “Heero Fintech” parue au mois de novembre 2022 révèle la part de passoires énergétiques dans les stations de ski françaises. Si celles du Jura sont plutôt bonnes élèves, certaines voient leur part de logements énergivores atteindre 52 %. Retrouvez notre carte ci-dessous.
Hausse des coûts de l’énergie, dérèglement climatique et manque de neige, épidémie de Covid-19. En ce début de saison hivernale, les stations de ski sont confrontées à de nombreuses problématiques, dont celle des très nombreuses passoires thermiques.
Avalanche de passoires thermiques dans les stations de ski françaises
La société “Heero Fintech”, spécialisée dans la rénovation énergétique, a étudié le bilan énergétique de 70 stations de ski françaises en fonction de la performance énergétique de leurs logements. Elle dresse un classement des stations selon leur part de passoires thermiques (étiquettes F et G tout logement inclus).
“Le constat est alarmant. Alors qu’en France, 16.9 % des logements sont considérés comme des passoires énergétiques, les stations de ski étudiées comptent en moyenne 50 % de logements avec un diagnostic de performance énergétique Fou G !” lit-on dans le rapport de l'étude.
“Dans 30 stations sur 70, plus de la moitié des logements sont des passoires énergétiques, avec des écarts élevés selon les massifs et les stations : la part des logements énergivores va ainsi de 15 % à Bellefontaine dans le Jura, station la plus économe du classement, à 90 % de logements considérés comme des passoires énergétiques à Isola 2000, pourtant dans les Alpes du Sud.”
L’exemple de Bellefontaine dans le Jura
Parmi les 70 stations, la plus économe est celle de Bellefontaine dans le Jura, qui présente 15 % de logements de classe énergétique F et G. “La plupart des logements sont assez récents ou ont été rénovés récemment.” explique Quentin Pecaud, conseiller en séjour à l’Office de Tourisme Haut Jura-Morez. Il ajoute : “Pour le moment, la loi climat n’a pas encore réellement d’impact sur notre territoire.”
La station de La Combe Saint-Pierre à Charquemont (Doubs) affiche un bon score également, avec 21 % de logements énergivores. 32 % des logements sont des passoires thermiques à Les Fourgs (Doubs), 32 % aux Rousses (Jura), 33 % à Mouthe (station La Source du Doubs). Les stations Métabief Mont d’Or et Monts Jura à Lélex dans l’Ain voient leur pourcentage de passoires thermiques atteindre 52 %.
Interdiction de louer pour les plus énergivores
En effet, au 1er janvier 2023, selon la loi climat et résilience, les logements dont la consommation excède 450 kilowattheures par mètre carré et par an, soit une large partie de la classe énergétique G, seront interdits à la location. Cela représente environ 70.000 logements dans le parc privé.
De nombreuses stations de ski vont donc être touchées de plein fouet par cette mesure. “A la base, la Loi climat ne concernait que les locations longue durée, mais récemment, au ministère du Logement, Olivier Klein a indiqué que les locations de vacances et les meublés touristiques seront également concernés” indique Romain Villain, directeur général de “Heero Fintech”.
“Ce qui va avoir un impact très négatif pour les stations de ski qui risquent de voir leur parc locatif diminuer de moitié dès 2028 [NDLR : interdiction de louer des logements de catégories F et G au 1er janvier 2028], soit dans 5 ans seulement. Car pour certaines d’entre elles, il sera matériellement impossible de rénover l’ensemble des logements concernés d’ici là” avance le patron de “Heero".