Coronavirus Covid-19 : avec le confinement, les poissons nagent tranquilles, mais les pêcheurs ont le blues

Depuis le 17 mars, les poissons nagent tranquilles dans les rivières de Franche-Comté. La pêche de loisirs ne fait pas partie des activités de première nécessité, les magasins de matériel sont fermés et les guides de pêche doivent rester confinés. 

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Quatre jours, quatre petits jours...Voilà cette année, la durée de la saison de pêche à la truite. Avec le confinement, les cannes, les leurres, les mouches sont au placard, juste à côté des bottes et des épuisettes. Nos pêcheurs, nombreux dans la région, ont le blues, d'autant que le soleil et les températures les narguent, les laissant fantasmer sur des sessions printanières idéales. 


Oui mais si j'habite à moins d'1km d'une rivière ? 


Il y a bien quelques solitaires habitants à moins d'un kilomètre d'une rivière qui sont partis taquiner le poisson. Il y a bien une pétition sur internet pour demander l'autorisation de la pêche, signée par plus de 9000 pratiquants en manque et pas vraiment amateurs de jogging.  Mais le président de la Fédération Nationale de Pêche en France, sur son site, prie les amateurs de rester confinés, et pensent aux personnels soignants. 
Dans certains départements comme dans le Jura, la préfecture a coupé court à toutes velléités de sortie. Elle a pris un arrêté qui interdit la pêche de loisir. 
 
C'est dans le Jura, à Crotenay, près de Champagnole, que vit Nicolas Germain, président d'une association de pêche locale. Cet amoureux de la pêche à la mouche ne s'en cache pas, ce loisir, c'est sa " passion, juste après sa famille". Alors oui, cela lui manque forcément, beaucoup. Mais il l'admet, la situation sanitaire est plus grave.

Il va quand même se promener, le long du cours d'eau tout proche. "Nous sommes les sentinelles des rivières, aujourd'hui, les pêcheurs n'y vont plus", et Nicolas Germain de s'inquiéter des pollutions, du braconnage qui pourraient se développer loin des regards. 

Alexandre Cheval est chargé de développement pour la fédération du Doubs, depuis trois semaines, il est au chômage technique. "Il n'y a personne à contrôler, mais les sources de pollution restent les-mêmes". Des pollutions ont d'ailleurs été constatées sur le Dessoubre notamment par Thomas Poulleau, chargé de développement pour la fédération, le seul sur le terrain aujourd'hui. "C'est ce que l'on constate tous les ans, c'est classique mais cela reste anormal !"
 


Les guides privés d'activité en pleine saison

 

Yves Faillenet, moniteur guide de pêche dans le Jura  est confiné chez lui, à Champagne-sur-Loue. "Je me fais une raison, j'ai la chance d'habiter dans un petit village, dans une maison, j'ai un pré" répond-il quand on l'interroge sur sa situation. Car depuis le 17 mars, le guide ne peut plus travailler.  C'est un ancien dans le métier, 21 ans de guidage.

D'habitude, à cette période, ses semaines sont complètes. Il accueille des stagiaires venus de Paris, Lyon, d'Alsace, du Nord mais aussi des Suisses, Belges et de bien plus loin encore...Toutes les réservations sont annulées, pour les reports, c'est compliqué. "Même si on peut reprendre en mai, les restaurants, les hébergements sont fermés, ça pose un problème". Alors le guide attend : "J'attends de savoir comment ça va se passer après le confinement, c'est ça le problème, c'est de ne pas savoir."


Un manque à gagner 

Le professionnel bénéficie des aides de l'Etat, et touchera 1500 euros par mois. Mais en cette saison, la plus importante de l'année, il gagne plus d'argent. C'est d'ailleurs ce qui lui permet de vivre en hiver. "Si financièrement c'est trop difficile, je verrai s'il faut que je travaille", comprenez pendant la saison morte, avec un autre emploi. 

Pour les détaillants d'article de pêche, le confinement tombe au pire moment, l'ouverture de la truite, le printemps c'est l'un des gros pics de la saison. Damien Pénaque est responsable de quatre magasins en Franche-Comté, il a mis sa dizaine de salariés au chômage partiel.

Les clients le pressent de se mettre à la vente en ligne, mais pour le patron "ce n'est pas mon métier, on est des gens de terrain, et puis je ne veux pas faire courir de risque à mes salariés". Contraint d'emprunter pour la trésorerie, il fait face " Je compte sur une reprise mi-mai, on aura une chance de se sauver, si c'est plus tard, ce sera plus compliqué". 

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