Timéo, 18 ans, et son frère Lou, 16 ans, ont assemblé en trois jours un vélo solaire à Besançon (Doubs). L'engin doit les aider à poursuivre tous les projets solidaires et écologiques de leur junior association. Ils souhaitent également proposer bientôt des balades aux personnes âgées et handicapées à Orchamps (Jura).
A première vue, cela ressemble à un casse-tête géant. "C'est comme un grand Lego", corrigent-ils. Timéo, 18 ans, et son frère Lou, 16 ans, s'affairent autour du squelette en métal. Sur la table, une notice de montage et bien rangées à côté, toutes les pièces qui vont leur permettre de fabriquer leur drôle d'engin.
Pendant trois jours à Besançon (Doubs), les deux frères ont monté ce curieux Vhélio, contraction des mots "vélo" et "hélios" (le soleil en grec), un vélo solaire à assembler en autoconstruction. "Lors d'un voyage dans le Limousin pour notre propre association, on avait déjà pensé avec mon frère que ce serait intéressant d'avoir un vélo autonome qui fonctionne avec des panneaux solaires, raconte Timéo. Et puis on a découvert ce concept sur internet. On a tout de suite adhéré au projet et à l'association qui va avec."
Vélo solaire pour tous
Plus de 20 Vhéliotechs sont déjà en circulation en France. Ce vélo solaire à trois roues a été conçu par l’association Vélo Solaire pour Tous, basée dans le Loiret près d’Orléans. Ces bénévoles ont fait le choix de diffuser gratuitement les plans de leur invention pour les rendre accessibles à tous. Entre le vélo-cargo et la voiture électrique, ce triporteur à assistance solaire a la capacité d'une petite voiture et permet de transporter plusieurs passagers et des bagages, jusqu'à 200 kg de charge utile au total.
"Notre objectif était de faire en sorte qu’un adolescent de 14 ans puisse être en capacité de le monter tout seul ", expliquait Grégory Barrier, cet ingénieur qui a inventé le Vhélio pendant le confinement et qui a fondé l’association Vélo pour tous, au journal Le Parisien en avril 2023.
"C'est accessible à tout le monde, confirme Timéo. Les plans sont très bien faits et il suffit d'assembler. Pas besoin d’être mécano ou un grand bricoleur pour y arriver !" C'est le jeune homme qui a avancé les 7 500 euros nécessaires à l'achat du vélo en kit. Mais il a décroché une subvention de la Région Bourgogne-Franche-Comté qui va prendre en charge 30% du financement. La Mutualité Sociale Agricole (MSA) du Doubs a également donné un coup de pouce de 200 euros. Et la petite équipe doit soumettre son dossier pour une aide supplémentaire à la CAF du Doubs le 20 février prochain.
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Graines d'inventeurs
Le duo n'en est pas son coup d’essai. Depuis qu'ils sont enfants, ils bouillonnent d'idées et cultivent leur fibre écologique. À l'âge de huit ans, Timéo s’était déjà engagé à Besançon dans le mouvement citoyen d’agriculture urbaine, "Les incroyables comestibles", qui consistait à inviter les habitants à planter des légumes partout en ville.
En 2016, c'est pour Lou, atteint d'un cancer dont il a guéri depuis, qu'il décide de créer une Junior association baptisée "Rêve d'éléphant". Son petit frère souhaite en effet contribuer à la réintroduction des éléphants dans leur milieu naturel au Laos et en Thaïlande. Puis les deux frères imaginent un jardin de l’autonomie à Boussières (Doubs). Ils vont bientôt en faire pousser un autre à Orchamps (Jura), un jardin pilote de l'autosuffisance alimentaire, installé sur un terrain de 6000 m2. En partenariat avec l'Éducation nationale, Timéo animera également dans quelques semaines des ateliers de jardinage pour les élèves de l'école alimentaire de la commune jurassienne.
On a soif de découverte. On aime faire les choses par nous-mêmes et surtout donner aux autres. On voudrait partager nos expériences et montrer qu'on peut être en complète autonomie, pour l'alimentation, l'énergie, la mobilité.
Timéo Le Breton, 18 ans.
"Le Vhélio va nous aider dans toutes nos activités, explique Timéo. Et pour tous les projets à venir !' Car les inventeurs en herbe espèrent pouvoir bientôt assembler deux vélos solaires de plus. Ils aimeraient pouvoir organiser des collectes de déchets sauvages et des promenades pour les habitants. "On aimerait emmener en balade tous ceux qui ne peuvent plus se déplacer, les personnes âgées ou les personnes handicapées", confie Timéo. Leur offrir un rayon de soleil en quelque sorte.
