Les boulangeries du Jura s’associent à la gendarmerie nationale et aux associations d’aide aux victimes pour sensibiliser et communiquer sur la question des violences intrafamiliales et violences faites aux femmes.
Des sacs à pain pour sensibiliser sur la question des violences intrafamiliales. C’est une nouveauté dans le Jura, où la gendarmerie nationale, en partenariat avec trois associations – les centres d’informations sur les Droits des femmes et des familles (CIDFF), France victimes 39 et Femmes Debout – s’est associée aux boulangeries du département pour sensibiliser et communiquer auprès du public sur les problématiques de violences conjugales, violences faites aux femmes et violences intrafamiliales.
Sensibiliser et communiquer
L’idée n’est pas nouvelle mais c’est la première fois que ce type de dispositif est mis en place dans le Jura. Au total, pas moins de 177 boulangeries du département proposeront donc dès ce lundi, des emballages de baguettes de pain originaux. Sur le support plusieurs messages de sensibilisation mais surtout des numéros de téléphone à contacter en cas d’urgence. "Pour une écoute et un accompagnement juridique et social gratuit", composez le 3919, "Pour un hébergement d’urgence, appelez le 115" peut-on lire, par exemple, sur l’emballage.
Et pour l’occasion, ce sont les gendarmes eux-mêmes qui se déplacent dans les boulangeries du Jura pour proposer aux commerçants d’adhérer à cette campagne de sensibilisation, cofinancée par les associations. "Quand les gendarmes nous ont appelés pour nous proposer ce dispositif, on a dit oui tout de suite" reconnaît Louise Kohler, employée dans une boulangerie partenaire, "C’est une très belle opération. On distribue ces emballages à chaque client et on en profite pour leur expliquer le message que l’on souhaite faire passer".
"Les violences conjugales augmentent toujours"
Dans la boulangerie où travaille Louise, plus de 1000 emballages vont être distribués aux clients dans les prochains jours, "c’est autant de baguettes de pain, et donc de messages pour sensibiliser qui rentreront chez les gens" reconnaît l’adjudant-chef Christelle Coronel, "Il faut savoir que les violences faites aux femmes continuent d’augmenter. Tout le monde doit être informé des dispositifs qui existent pour aider une victime" poursuit-elle, soulignant notamment que les violences intrafamiliales tournent de plus en plus les jeunes couples de 18 à 25 ans.
Sur l’emballage, on trouve également la présence d’un violentomètre, autrement dit une échelle de la violence graduée selon différents niveaux : "Menace de se suicider à cause de moi", "Me pousse, me tire, me gifle, me secoue, me frappe…", "M’oblige à avoir des relations sexuelles" peut-on lire sur le support papier, censé permettre aux victimes de se situer dans l’échelle de la violence. "C’est un outil qui permet de savoir si une relation est saine, dangereuse voire toxique" explique Christelle Coronel.