"Plus 150 euros par mois pour tous" : dans le Jura, les salariés de Lactalis à Lons-le-Saunier en grève pour leurs salaires

Les employés de la société fromagère de Lons-le-Saunier (Jura) poursuivent leur mobilisation, ce lundi 10 octobre. Ils réclament une augmentation d’un euro sur le salaire horaire de tous les employés et dénoncent leurs conditions de travail.

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Quatrième jour de grève pour les employés de la société fromagère Lactalis. Ils ne se contentent pas de la revalorisation nationale de 2.5 %, négociée le 28 septembre dernier. Ce lundi 10 octobre et depuis vendredi dernier, au pied du grand bâtiment blanc où l'on fabrique notamment les marques Président et Société Crème, les grévistes continuent à revendiquer une augmentation d'un euro sur le salaire horaire pour tous les salariés du site lédonien, soit autour de 150 euros par mois. “Si on ne se bat pas pour qu’ils augmentent, les salaires augmentent moins que le SMIC. Si on se projette d’ici une dizaine ou une quinzaine d’années, on sera en dessous du SMIC” explique Jean-Philippe Plathey, conducteur de machine interviewé par notre journaliste Philippe Arbez. “On a déjà des gens en dessous du SMIC.”

Entre mauvais salaires, inflation et manque de reconnaissance

Au mois d’avril 2022, une hausse de 3,2 % avait également été décidée, auxquels s’ajoutent les 2.5 % négociés fin septembre. Mais ce n’est pas suffisant pour les employés, réunis sur un parking à l'arrière de l'usine, depuis 3h45 pour certains. “La direction est ouverte aux négociations côté conditions de travail, mais pas côté salaire, ils veulent séparer les deux” indique Luc Lebouvier, délégué CGT. 

Le salaire, c’est pourtant le nerf de la guerre pour ces salariés qui peinent à joindre les deux bouts. Céline Sorgues est contrôleuse qualité depuis plus de 20 ans au sein de l’entreprise. Tous les jours, elle parcourt 20 kilomètres pour aller travailler. Frappée de plein fouet par l’inflation, elle admet devoir renoncer aux “petits à-côtés comme les restaurants" et ajoute :

"C’est compliqué. On met tout notre argent dans le carburant et l’alimentaire parce qu'on n'a pas le choix. On est à un point où on ne peut plus."

Céline Sorgues, contrôleuse qualité depuis 22 ans

“On est à un point où on ne peut plus” soupire-t-elle. “Le coût de la vie évolue énormément alors que nos salaires augmentent très doucement” déclare cette mère de famille. 

D’autres grévistes présents dénoncent des conditions de travail “de pire en pire”. Luc Lebouvier, délégué CGT, parle de “locaux qui prennent l’eau” ainsi que de machines de plus de 40 ans”. Nicolas Joseph, technicien de maintenance depuis 16 ans, complète : “On nous demande toujours de produire plus, d’assurer des cadences toujours plus rapides, alors que les machines ne suivent plus. Il y a un moment où on ne peut pas faire grand-chose de plus”

Les représentants des organisations syndicales se sont à nouveau réunis avec leur direction ce midi. Cette dernière semble inflexible et n’ira pas au-delà des 2.5 % d’augmentation. “La seule chose qui les préoccupe, c’est de savoir quand est-ce que l’on reprend le boulot” s’exclame Luc Lebouvier, délégué CGT, au sortir de la réunion. Le délégué CFDT, Alain Pernod, annonce lui que “la CFDT a accordé sa signature au nouvel accord, à condition qu’il y ait une vraie ouverture des discussions sur les sites par rapport aux grilles de salaires et une vraie reconnaissance des salariés”.

Contactée, la direction n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations. D’autres manifestations sont à prévoir dans les prochains jours.

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