De plus en plus d'agriculteurs soucieux de mieux préserver l'environnement pratiquent la technique des "couverts végétaux". En quoi cela consiste et quels en sont les bienfaits ? Explications, sur le terrain, avec nos journalistes Fleur de Boer et Hugues Perret.
Les températures élevées nous font douter, mais l’automne arrive bel et bien, et ce, dès ce week-end. En Franche-Comté, les agriculteurs sont en pleine préparation de leurs terres, pour traverser au mieux cette période de froid et de pluie, après un été et une arrière-saison particulièrement secs. Pour améliorer la qualité du sol avant la plantation de nouvelles cultures et limiter l'érosion, ils sont de plus en plus nombreux à mettre en place des couverts végétaux, et à se tourner vers une "agriculture de conservation".
Aussi appelées cultures intermédiaires, les couverts végétaux évitent de laisser le sol à nu après les moissons et les labours. Ils favorisent également le stockage de carbone dans les sols et aident à la protection des cours d'eau, des nappes aquifères ou encore des zones humides vulnérables. Un enjeu majeur pour protéger l'environnement et réduire les impacts du changement climatique. "Ce type d’implantation entre deux cultures principales est de plus en plus utilisé dans les exploitations françaises. Les avantages et intérêts de ce type de pratique sont nombreux tant au niveau agronomique que pédologique, environnemental et économique", détaille Chambres d'Agriculture France.
Enrichir les sols pour mieux les protéger
Benoit Jacquot est agriculteur en bio à Bans, dans le Jura, et pratique la fertilisation de ses sols. "Un sol nu dans la nature, cela n'existe pas. Si vous laissez un sol nu, en un mois, il va se couvrir de tout un tas de plantes qui vont coloniser le milieu pour le protéger", explique-t-il au micro de notre journaliste Fleur De Boer. "Cela enrichit le sol sur le long terme. On voit bien que les taux de matières organiques s'améliorent au fil du temps". Ce dernier a par exemple planté du trèfle sur toute une parcelle pour enrichir son sol en azote et ainsi mieux le préparer à recevoir par la suite une autre variété.
La pratique de fertilisation prend de l’ampleur dans les champs francs-comtois. L'association de protection de la nature Jura Nature Environnement cultive des graines de millepertuis locaux dans le but d'aider à la réalisation de couverts végétaux. Cette plante a de nombreuses vertus pour le sol, mais aussi pour la biodiversité. Victor Faivre-Pierret, chargé de mission et technicien en agroécologie à Jura Nature Environnement, nous explique : "C'est une façon de lutter contre l'importation de semences qui viennent de l'internationale et qui nuisent à l'économie agricole française, mais aussi une façon d'avoir des espèces qui ont une diversité génétique et une plus-value pour la biodiversité."
Si certains agriculteurs pratiquent cette technique depuis plusieurs années déjà, la mise en place de couverts végétaux est désormais l'une des mesures imposées par l'Union Européenne, pour une durée de 6 semaines, entre le 1er septembre et le 30 novembre, période durant laquelle l'érosion des sols est la plus élevée.