Condamné à 30 ans de réclusion criminelle en appel par la cour d’assises du Jura, Alexandre Verdure, accusé du meurtre de Mihaela Miloiu, jeune roumaine prostituée âgée de 18 ans, a décidé de se pourvoir en cassation.
Il avait été condamné à 30 ans de réclusion en appel, alors qu'il avait été écopé de 20 ans de prison en première instance pour le meurtre sauvage d'une prostituée en 2016, une femme surnommée “l’inconnue du Frasnois” et dont l'identité officielle est Mihala Miloiu. La décision avait été rendue le 24 septembre.
La victime n'a longtemps été, aux yeux des enquêteurs, qu'un portrait-robot tant son corps avait été mutilé. Son meurtrier avait laissé son corps nu, lardé de 26 coups de couteau, dans la forêt du Frasnois, petite commune située dans le Jura.
L'accusé a décidé de se pourvoir devant la Cour de cassation. C'est la juridiction la plus élevée de l'ordre judiciaire français. Elle ne réexamine pas les faits qui sont à l'origine du litige. Sa mission consiste à vérifier que les tribunaux et cours d'appel de l'ordre judiciaire ont correctement appliqué la loi. En d’autres termes, la Cour de cassation ne se prononce pas sur le conflit qui oppose les parties, mais sur la qualité de la décision de justice qui a été rendue.
Une version peu crédible aux yeux des juges
Alexandre Verdure nie les faits depuis le début. Il a affirmé au tribunal avoir eu une relation sexuelle tarifée avec Mihaela Miloiu, 18 ans, dans la nuit du 29 au 30 novembre 2016 à Sullens, lorsque deux hommes seraient arrivés. L'un l'aurait menacé pendant que l'autre tuait la jeune femme. Les deux hommes lui auraient ensuite ordonné de "faire le nécessaire" s'il ne voulait pas qu'ils s'en prennent à sa famille.
Cette version n'a pas convaincu le tribunal. D'autant que les investigations de la section de recherches de Besançon n'ont permis de trouver aucun élément matériel permettant de mettre en cause un réseau de proxénétisme. La police suisse, pays dans lequel avait été enlevée la jeune femme, en avait pourtant placé un sur écoutes téléphoniques.
De plus, un seul ADN avait été retrouvé sur le corps de la victime, ainsi que sur les lieux où le cadavre a été découvert, celui d'Alexandre Verdure, qui vivait alors à Mouthe dans le Haut-Doubs.