Si la Bourgogne-Franche-Comté est célèbre pour ses vins prestigieux, ce que l’on sait moins c’est qu’elle possède des villes thermales dont trois d’entres elles possèdent des atouts particuliers.
Moins connues que les grandes stations thermales telles que celles de Vittel-Contrexéville ou de Dax, ces établissements de soins sont installés en Bourgogne-Franche-Comté depuis l’époque romaine.
Le documentaire "En eaux douces" de Dominique Adt nous propose une cure de bien-être dans 3 stations thermales de la région : les thermes de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône, les thermes de Salins-les-Bains dans le Jura et les thermes de Saint-Honoré-les-Bains dans la Nièvre.
Ces trois établissements accueillent en moyenne 3000 curistes par an alors que les grandes stations de cure en reçoivent jusqu’à 60 000.
Peignoir sur le dos, serviette sous le bras et agenda des soins à la main, nous suivons les curistes dans ces établissements à taille humaine où soins et bien-être sont au cœur de leur quotidien.
Un accueil et une relation plus humaine
Ce que recherchent la majorité des curistes de ces petites stations thermales, en dehors des bienfaits des eaux, c’est la relation privilégiée, quasi "familiale" instaurée dans ces établissements.
Dans une atmosphère où l’humain prime sur le chiffre ou les performances, les échanges entre le personnel et les curistes vont bien au-delà des soins. Ces lieux sont plus que des centres de soins, ils sont devenus des lieux conviviaux, où les gens dialoguent, communiquent, se retrouvent parfois régulièrement comme pour des vacances.
L’accueil est important, les soins procurent du bien-être et on essaye que les gens qui viennent chez nous se sentent bien… c’est ce qui fait revenir les curistes d’une année à l’autre
Lauralee, directrice adjointe des thermes de Luxeuil-les-Bains
À Salins-les-Bains, cette ambiance familiale, Damien, le médecin référent de l’établissement, la cultive chaque jour. C’est avec plaisir qu’il passe dans les différents postes de soins et échange avec les curistes.
Selon lui, être en cure avec d’autres permet à certaines personnes isolées dans leur quotidien, d’échanger et de se sentir moins seules le temps d’un séjour.
Si les patients reviennent ici c’est aussi pour l’aspect social de la cure et l’importance du lien humain qui unit le médecin et ses curistes.
Damien, médecin
L’importance de ce lien, Damien s’en est rendu compte au moment du Covid qu’il a contracté et qui a failli lui coûter la vie. Une épreuve qui l’a fortement marqué. À cette époque, il reçoit de nombreux courriers de soutien des patients et est très agréablement surpris par l’importance du rôle qu’il a auprès de toutes ces personnes "C'est une émotion très vive et ça m’a aidé à repartir tout doucement… On n’a pas trop l’habitude d’être soigné par ses patients, c’est plutôt l’inverse !"
La maîtresse des thermes de Saint-Honoré-les-Bains, c’est Marie-Jo, la responsable des soins. Cette femme énergique et sympathique est partout à la fois.
Elle supervise toute l’organisation des thermes et avec ses nombreuses années d’expérience, son amour et sa connaissance des lieux, elle est "comme un poisson dans l’eau".
J’adore dispenser des soins et j’aime le côté relationnel…j’essaye au sein du complexe thermal de ramener l’humain au centre.
Marie-Jo, responsable des soins
C’est dans cet établissement que Margot revient en cure pour la seconde fois, accompagnée de son cousin Jean-Paul.
Habitués des centres thermaux, ils ont séjourné plusieurs fois dans de grandes stations thermales du sud de la France avant de découvrir celle de Saint-Honoré-les-Bains. "Les grands centres, c'est plus impersonnel et il y a trop de monde…Ici c’est convivial et, j’oserai dire, presque familial" confie Margot. Un propos que valide Jean-Paul qui n’aime pas le côté "à la chaîne" des grands établissements.
Des stations thermales aux eaux particulières
Salins-les-Bains, dans le Jura, possède des thermes modernes et offre une eau très particulière dans un beau décor montagneux.
La ville s’est constituée historiquement autour de l’exploitation du sel et c’est au début du 19 e siècle que le thermalisme lui donne une certaine notoriété. Ici, les eaux de sources ont la particularité d’être plus denses en sels minéraux que la mer Morte et ont des effets antalgiques et reminéralisants.
Les thermes de Saint-Honoré-les-Bains sont situés dans le Morvan, dans le département de la Nièvre. Cet établissement date de la fin du 19 e siècle.
La particularité des eaux de cette ville est qu’elles jaillissent tièdes et riches en sel, chlore et surtout en soufre. 3 sources fournissent ces eaux qui soignent les voies respiratoires et soulagent les rhumatismes.
Luxeuil-les-Bains, situé dans le département de la Haute-Saône, est le fruit d’une longue histoire et les thermes actuelles datent du 18 e siècle.
Cette ville est connue depuis l’époque celtique pour ses sources d’eau chaude. C’est l’un des sites d’eaux thérapeutiques les plus anciens de France encore en activité. Cette station est réputée dans le traitement conjoint de la phlébologie, de la gynécologie et de la rhumatologie.
Si le documentaire « En eaux douces » nous apprend les principes du thermalisme et son histoire en Bourgogne-Franche-Comté, il s’intéresse surtout à ces personnages, curistes ou soignants de ces trois centres thermaux, qui viennent se soigner et y (re)trouver une convivialité qu’ils (elles) ont parfois perdue.
Documentaire "En eaux douces", un film de Dominique Adt
Coproduction TGA Production / France Télévisions
Diffusion jeudi 23 mars à 23h00 et lundi 6 mars à 9h05
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