Ils ont entre 19 et 60 ans et sont en situation de handicap mental ou psychique, ou en grande difficulté sur le plan social. Reportage dans le Jura.
Issus pour la plupart d’instituts médico-éducatifs (IME) qui les ont accompagnés jusqu’à leur majorité, ils ont décidé d’entrer ensuite dans le monde du travail, mais en milieu protégé.
Dans le Jura, ils sont un peu plus de 200 à être accueillis dans trois ESAT, des établissements et services d’aide par le travail, à Arbois, Cramans et Saint-Claude. Ces établissements sont regroupés au sein d’une association gestionnaire, Juralliance.
Quelles sont les histoires de ces travailleurs ? Quels sont leurs parcours, leurs envies, leurs objectifs ? Quel est leur quotidien ? Nous les avons accompagnés durant quelques jours pour découvrir leur vie en ESAT.
Épisode 1
C’est une particularité des ESAT d’Arbois et Cramans : ils ont la même direction, ce qui permet à ceux qui y travaillent de passer plus facilement d’un établissement à l’autre. Celui de Cramans a une vocation agricole, et celui d’Arbois une vocation industrielle. Au total, les deux établissements accueillent 137 « ouvriers » : c’est ainsi que l’on appelle ces travailleurs protégés, pour les différencier des « salariés », qui les encadrent et les entourent.
Épisode 2
Lorsqu’un salarié en situation de handicap fait le choix de signer un contrat de travail avec l’ESAT d’Arbois ou de Cramans, il bénéficie d’une prise en charge personnalisée qui dépasse largement le cadre du travail. Avec l’aide du personnel des établissements, chaque ouvrier définit un projet professionnel mais aussi de vie, revu chaque année, qui doit le mener à la plus grande autonomie possible, y compris dans sa vie de tous les jours.
Épisode 3
Quand ils entament une carrière en milieu protégé à l’ESAT de Cramans ou celui d’Arbois, les ouvriers peuvent travailler dans les domaines de l’horticulture, de l’entretien des espaces verts, de l’élevage avicole, de la sous-traitance industrielle, de la blanchisserie, de la peinture ou de la rénovation. Certains choisissent d’essayer plusieurs activités, d’autres préfèrent se spécialiser pour essayer de quitter le milieu protégé pour le milieu ordinaire.
Épisode 4
Sur les 137 ouvriers employés à Cramans et Arbois, une partie vit encore dans sa famille, et plus de la moitié dans des structures d’hébergement de l’ESAT, foyers ou résidences accompagnées. Pour les plus autonomes, le rêve est de quitter les hébergements collectifs pour prendre leur indépendance dans un « chez-eux » qui les rapprocherait un peu plus d’une vie ordinaire.
Une série de reportages d'E. Braconnier ; L Brocard ; J.Chabod ; R.Bolard ; K.Monnin ; J.Gutleben ; T.Hardy; E. Dubuis