Philippe Moustache, c'est une figure de la vie bisontine. Mais le berger bisontin voudrait bien profiter un peu de la vie... Que vont devenir ses 80 chèvres ? On ne lâche rien, dit la ville de Besaçon...
Notre rubrique "Soyons nature" joue les contrastes, ce soir, et s'intéresse à l'imbrication des mondes ruraux et urbains. Philippe Moustache, le dernier berger de Besançon, est sur le point de raccrocher. Il se donne 5 ans pour trouver et former un candidat à la reprise de son troupeau. Un passage de relai que la ville suit de près, et pour cause...
Et voici le communiqué d'Anne Vignot, l'adjointe chargée du dossier :
"Depuis 2003, la Ville de Besançon a entrepris d’intervenir sur ses collines pour garantir l'entretien et la restauration des milieux ouverts, particulièrement intéressants en termes de biodiversité. Ils nécessitaient des travaux de débroussaillage.
En 2007, la Ville décide que ces travaux soient assurés par pâturage de chèvres en partenariat avec un berger local, Philippe Moustache.
Pourquoi des chèvres ? Parce qu’elles broutent à peu près tous les végétaux, qu’elles sont légères, qu’elles s’engagent dans tous les lieux, qu’elles produisent du lait, qu’elles sont sympathiques et dociles, …
Pour réussir cette activité, la Ville mit à la disposition du berger, une ferme et des terrains situés chemin des Torcols dont elle est propriétaire. Une convention fut signée avec lui, l’autorisant, en outre, à faire pâturer son troupeau de chèvres sur des terrains communaux identifiés.
En 2010, pour faire connaître l’action de ces chèvres, Françoise Presse, l’ancienne adjointe à l’environnement décide qu’après l’hiver passé à l’étable, les 60 chèvres de Philippe Moustache rejoindraient les estives par une transhumance à pied à travers la ville organisée avec les services des espaces verts.
L’engouement fut immédiat et ainsi, chaque année, avec l'arrivée du printemps, la Ville de Besançon invite tous les randonneurs qui le désirent à rejoindre le troupeau de M Moustache pour se rendre sur les parcelles embroussaillées d’une des collines qui entourent la ville. La traversée urbaine d’une douzaine de kilomètres est chaque fois une fête qui se termine par un pique-nique tiré du sac.
La prochaine transhumance se déroulera le dimanche 1er mai 2016.
Cette aventure atypique est exemplaire en France, parce qu’elle ne s’appuie pas sur une tradition locale, mais sur la pratique d’une agriculture urbaine revisitée par la volonté de la Ville.
Aujourd’hui, et après bien des années d’activités, régulièrement Philippe Moustache s’interroge sur son désir de continuer l’exploitation de son troupeau de chèvres. Il souhaite le céder d’ici 2020. La ville est quant à elle toujours de par la propriété de la ferme et de terrains communaux engagée dans cette aventure agricole.
Besançon précurseur dans cette gestion des collines sera très attentive à la durabilité de cette activité."