Loin de faire bloc comme en 2002 contre le Front national, les syndicats célèbrent le 1er mai en ordre dispersé en Franche-Comté comme en France. Les uns veulent appeler à "faire barrage" à Marine Le Pen, d'autres à voter pour Emmanuel Macron et certains à "battre les deux candidats".
#Jura #Lons manifestation unitaire contre le FN #FHaine nous y sommes.. pic.twitter.com/Hg62YsLY8C
— Roger REY (@Reyrog) May 1, 2017
A moins d'une semaine du second tour de la présidentielle, la traditionnelle journée internationale des travailleurs aurait pu souder, comme il y a 15 ans, l'ensemble des organisations salariales contre le Front national. Mais cette fois, elles ont échoué à faire l'unité le temps d'un défilé, faute d'entente sur les mots d'ordre.
Dans le Jura, outre les 400 manifestants de Dole, 30 personnes ont défilé à Champagnole, environ 700 à Lons-le-Saunier. Le message des manifestants et des syndicats est de ne pas donner pas de voix au FN au second tour de l'élection présidentielle. La mobilisation est beaucoup plus faible qu'en 2002. A cette époque, 3 000 manifestants avaient défilé à Lons le 1er mai.
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Avec Dominique Letourneux
Membre de la FSU,Alexis David
La France Insoumise,Richard Dhivers
Secrétaire général de l'Union départementale de la CGT. Reportage C.Schaffner, JL Saintain et M.Blanc
Faible affluence pour l'instant à la manif du 1er mai à #Besançon. pic.twitter.com/xdyordfci7
— Sarah Rebouh (@srebouh) May 1, 2017
"On n'est plus en 2002. Avec la CFDT il y a une différence d'appréciation de fond sur l'analyse des raisons qui amènent le FN" au second tour, expliquait dimanche Philippe Martinez, numéro un de la CGT, dans Le Parisien.
Du coup, la CFDT et l'Unsa, qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron le 7 mai pour "battre" la candidate du FN, organisent, de leur côté, des rassemblements dont un à Paris, avec les étudiants de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes).
Mais la CGT, FO, FSU et Solidaires ne sont pas du même avis, et manifesteront ensemble dans de nombreuses villes.
Ces centrales, déjà unies pour s'opposer à la loi travail, ont appelé à "faire barrage" à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour son adversaire.
M. Martinez s'est défendu d'opter pour le "ni-ni". "Ce n'est pas la position de la CGT. Cela veut dire qu'il faut aller voter, c'est clair".
'Battre les deux candidats'
Comme d'habitude, Force ouvrière, elle, s'est abstenue de donner une consigne de vote. "Je ne veux pas culpabiliser les électeurs quels qu'ils soient, on n'est pas des directeurs de conscience", a déclaré son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, lundi, même si pour lui, il n'y a "pas un signe égal" entre les deux candidats. "On ne peut pas faire abstraction du fait qu'Emmanuel Macron représente tout le quinquennat: le travail le dimanche, le CICE, la loi travail, c'est lui", explique Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, qui défilera aux côtés de Philippe Martinez, Jean-Claude Mailly et Bernadette Groison (FSU).Des voix discordantes issues des rangs des centrales syndicales appelleront "à battre les deux candidats". "Nous sommes contre le fascisme et contre la finance", explique Romain Altmann, secrétaire général CGT Info'Com. Une position avec laquelle Philippe Martinez se dit "en profond désaccord". "Le Front national, c'est un parti raciste, xénophobe, anti-femmes et anti-salariés", a-t-il rappelé lundi matin.
En 2002, quand le second tour opposait Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen, les organisations syndicales avaient fait bloc le 1er mai. Ce jour-là, environ 1,3 million de personnes, dont 400.000 à Paris (selon le ministère
de l'Intérieur), avaient battu le pavé dans le calme dans toute la France à l'appel de la CGT, la CFDT, FO, la FSU et l'Unsa pour "faire barrage par leur vote à Jean-Marie Le Pen".
Mais cette année, "la situation n'est pas la même", insiste Jean-Claude Mailly: "le choc est moins fort". Une position partagée par Philippe Martinez, qui regrette qu'après 2002 "pas grand monde" n'ait "tenu compte de cet électrochoc".
Cette année, plus de 9.000 policiers, gendarmes, et militaires de l'opération Sentinelle seront engagés dont 2.000 dédiés notamment à la sécurisation de la manifestation parisienne, selon la préfecture de police. L'an dernier, en pleine contestation de la loi travail, 84.000 personnes avaient défilé en France, de sources policières, avec des incidents à Paris.
D'autres mobilisations, qui ne sont pas à l'initiative de syndicats, sont également prévues dans la matinée comme celles de jeunes appelant à manifester "contre Le Pen et Macron" place de la République ou de militants d'Alternative libertaire.
Les défilés de la Fête du travail en Franche-Comté
- A Besançon, La CFDT et FO ne participent pas au défilé prévu à partir de 10 heures place de la Révolution et organisent un "apéritif républicain" ou "pot fraternel". L'intersyndicale Solidaires-CGT-FSU appelle, elle, à manifester pour exiger, en particulier, le retrait de la loi travail
- Dans le Jura, les manifestants soutiendront à Dole le combat des grévistes des Opalines de Foucherans avec le soutien de la CGT, de FO et de la CFDT. A 9h30, CGT, SUD et FSU se réuniront à Champagnole et à 10h30 à Lons-le-Saunier.
- A Belfort, le rassemblement est prévu 10 heures à la Maison du Peuple
- La CFDT-UIS de Belfort Montbéliard et l'UNSA du Territoire-de-Belfort célèbre la fête du Travail à la Maison du Peuple à partir de 11 heures.
- A Montbéliard, départ à 10 heures devant la gare à l'appel de la CGT et de la FSU
- A Vesoul, l'intersyndicale CGT, FSU et Solidaires appellent à un rassemblement devant la gare à partir de 10 heures pour faire de ce 1 er mai "un moment fort de revendications et de résistance".
- A Pontarlier, le rendez-vous est ficé à 11 heures place d'Arçon.