C'est l'unique coopérative qui produit du beurre en Franche-Comté. A Nozeroy dans le Jura, la pénurie de beurre en France met la pression sur les producteurs. Mais impossible de produire plus faute de matière première locale.
La coopérative de Nozeroy produit 520 tonnes de beurre chaque année. Depuis quelques semaines, ses clients aimeraient acheter plus pour faire face à la demande et à une certaine pénurie de l'industrie agroalimentaire. Le téléphone sonne souvent. Mais à Nozeroy, le beurre ne tombe pas du ciel. Il faut de la crème, la coopérative se fournit auprès de 24 coopératives laitières. Impossible d'en avoir plus pour augmenter la production.
Pour répondre à tous ses clients, il faudrait que la coopérative de Nozeroy produise 4 tonnes de beurre de plus chaque semaine.
Conséquence de la pénurie et de la pression du marché, le prix du beurre a augmenté ici de 30% depuis six mois.
En Franche-Comté, on compte 63 établissements qui produisent du beurre, ce sont essentiellement des petites fromageries. La production comtoise est une goutte d'eau dans la production beurrière, 0,26% seulement.
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Y-a-t-il vraiment pénurie de beurre ?
La "crainte de la pénurie créée la pénurie", a souligné ce mardi le ministre de l'Agriculture Stephane Travert. Il reconnait que le manque de beurre constaté dans certains supermarchés relève d'abord d'un bras de fer entre industriels et distribution, alimenté par des achats de précaution des consommateurs.
"C'est une situation inédite, il y a une forme de blocage entre les transformateurs et les distributeurs" a-t-il reconnu, "je ne peux être que contre cette guerre des prix". "Il n'y a pas de pénurie à proprement parler" a-t-il dit.
Selon le cabinet Nielsen, spécialisé dans les études de consommation, la "pénurie" de beurre évoquée depuis la rentrée par les boulangers puis par les médias, était amplifiée par des achats de précaution de consommateurs.
En fin de semaine dernière, les producteurs laitiers, avaient pour leur part dénoncé "l'intox" de la "pénurie", en soulignant qu'il n'y avait pas de pénurie de lait et en pointant du doigt la responsabilité de la grande distribution qui ne veut pas payer le "juste prix", tandis que les industriels préfèrent exporter leur beurre plutôt que de le vendre à la grande distribution française.