Un peu partout en France, la Nuit internationale de la chauve-souris (28 et 29 août) proposera de nombreuses animations pour mieux faire connaître le chiroptère au public, et mieux le protéger.
Depuis plus de 20 ans, la Société Française pour l’étude et la Protection des mammifères (SFEPM), organise la Nuit internationale de la chauve-souris. De nombreuses animations sont prévues en Bourgogne-Franche-Comté fin août et début septembre avec la commission de protection des eaux, du patrimoine, de l’environnement, du sous-sol et des chiroptères pour faire découvrir ces curieux mammifères au public.
Les animations de la nuit de la chauve-souris en Bourgogne-Franche-Comté
Bourgogne et Franche-Comté, des terres pour les chauves-souris
Il existe 35 espèces de chauves-souris en France, et 28 sont représentées dans notre région. Toutes sont insectivores et les plus répandues sont les pipistrelles. Une espèce anthropophile, c’est-à-dire qui aime vivre dans l’habitat humain. Elle se glisse volontiers derrière de vieux volets, dans des caissons de volets roulants ou des toitures.
Connaissez-vous le minéoptère de Chreibers ?
Une autre espèce, en nette régression est encore présente dans notre région. Il s’agit du minéoptère de Chreibers.
Cette espèce exclusivement cavernicole, est fortement en déclin au niveau national. Une maladie (épizootie) a décimé les populations en 2002 et 2003, divisant par cinq le nombre d’individus présents en France.
Dans notre région, la chauve-souris Minéoptère de Chreibers se reproduit encore dans sept grottes et tunnels, protégés des fréquentations humaines. Mais depuis 2002, la population qui était alors de 30.000 individus en Franche-Comté, est tombée à 5.000 aujourd’hui.
Le cas du minéoptère de Chreibers sera évoqué le 3 septembre lors d'une animation qui se déroulera à Chargey-les-Port, en Haute-Saône.
La chauve-souris, un animal extraordinaire
La chauve-souris est un animal qui vole avec ses mains, et qui voit avec ses oreilles. Elle appartient à la famille des chiroptères ( « chiro » main et « ptère » aile ). L’aile de l’animal est en fait une main modifiée, aux doigts sous tendus par une membrane de peau qui assure la portance, donc le vol. Cette peau est appelée « patagium ». Cette main ailée lui sert aussi de cape de protection quand elle est au repos, et de régulateur thermique lorsqu’elle brasse l’air frais de la nuit. L’essentiel des espèces s’oriente grâce à un système de sonar qui permet de se déplacer dans l’obscurité totale. Ce sont donc leurs oreilles qui permettent cette écholocalisation. L’odorat de l’animal et aussi particulièrement développé, ce qui n’est pas le cas de sa vue qui reste médiocre.
La tête à l’envers
On pourrait croire que les chauves-souris ont la tête à l’envers parce qu’elles se perchent souvent la tête en bas. En réalité ce sont leurs pieds qui ont subi une rotation de 180 degrés par rapport à ceux des humains ; l’idéal pour s’accrocher aux branches ou voutes des cavités qu’elles apprécient.
La chauve-souris, injustement mal aimée
La chauve-souris porte la réputation d’une suceuse de sang mais c’est une croyance qu’il faut relativiser. En Europe les chauves-souris sont insectivores mais en Amérique du sud il existe 3 espèces dites « vampires » qui se nourrissent en prélevant le sang d’animaux.
La chauve-souris souffre aussi d’une mauvaise image liée à sa réputation de porteuse de virus. Mais pour Catherine Dionisio, seule la transmission de la rage en cas de morsure, est avérée.
« A ma connaissance, à part la rage (cas d’une morsure de défense en cas de manipulation à main nue), et même si les chauve-souris sont porteuses des virus couronnés, il n’y a pas de problème de transmission à l’homme »
Protégées par la loi et par des associations de préservation
En France, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées par la loi de 1976 sur la protection de la nature, article L.411-1 du Code de l’Environnement. Il est donc interdit de les détruire, de les mutiler, de les capturer, de les naturaliser, de les transporter, de les vendre et de les acheter.
Dans notre région, en cas de découverte de chauves-souris en bonne santé, il est nécessaire de ne pas y toucher et de contacter le réseau SOS Chauves-souris par téléphone au 06.86.89.64.86.
Si les chiroptères découverts sont blessés, ne pas les manipuler (risque de morsure) et alerter le centre Athénas à l'Etoile (Jura) au 03 84 24 66 05.