L’opposition au conseil départemental du Doubs s’interroge sur le travail réalisé durant un an par la conservatrice Anne Roignot-Devroye.
Pendant un an, le musée Courbet a vécu avec deux conservatrices. On a vu sur tous les fronts du bicentenaire Frédérique Thomas-Maurin, mais quel a été le réel travail d’Anne Roignot-Devroye ? Pour la présidente du département Christine Bouquin, « Il y a du travail de fait. Ce n’est pas un emploi fictif » . Anne Roignot-Devroye a bien remis un rapport avec des propositions sur l’avenir du pôle Courbet. « Peut-être que j’ai été trop ambitieuse, admet la présidente. Le cahier des charges a été en partie réalisé. Je souhaite amender le projet ».
Certains élus s’interrogent sur ce très court contrat réalisé par Anne Roignot-Devroye. Lors de l’assemblée du conseil départemental du Doubs du 21 octobre dernier, le conseiller d’opposition Remy Nappey a souligné l’absence remarquée d’Anne Roignot-Devroye, nommée directrice conservatrice du Pôle Courbet avant le lancement des festivités du bicentenaire de la naissance du Maître d’Ornans.
Retraite et période de transition
Anne Roignot-Devroye a été, rappelle l’élu, embauchée en septembre 2018 pour succéder à Frédérique Thomas-Maurin, l’actuelle directrice et conservateur du musée Courbet, qui devait partir à la retraite après l’année du bicentenaire. L’idée était de pouvoir assurer une période de transition et de transmission avec un renfort bienvenu dans le cadre des nombreux événements du bicentenaire. C’est finalement Anne Roignot-Devroye qui part la première en faisant valoir ses droits à la retraite.
Comme le directeur de la Saline d’Arc-et-Senans, Hubert Tassy, Anne Roignot-Devroye venait de Nice. Elle avait été conservateur au musée international d'art naïf Anatole Jakovsky de Nice, et conservateur du musée des beaux-arts de la même ville. Pour raison familiale, Anne Roignot-Devroye s’est installée à Dijon et a demandé une mise en disponibilité au musée des beaux-Arts de Nice. « Anne n’avait pas besoin d’emploi, elle rendait service (au département du Doubs, ndlr) », explique Hubert Tassy. C’était prévu qu’elle venait pour une période transitoire et pour préparer un nouveau recrutement ».
Une mission intermédiaire réalisée souvent en télétravail, d’où le peu de présence au musée d’Ornans. « La conservatrice n’est pas une gardienne de musée » se défend Christine Bouquin.
Courbet et Manet
En 2018, lors de son arrivée, Anne Roignot-Devroye confiait à nos confrères de l’Est Républicain, avoir « déjà un projet de grande exposition au musée d’Ornans pour 2020 » : le lien entre Gustave Courbet et Edouard Manet. Un projet qui est aussi dans les cartons du musée d’Orsay depuis plusieurs années.
Le musée d’Orsay a signé une convention de partenariat avec le musée d’Ornans. Une expertise qui facilite le prêt d'œuvres prestigieuses à Ornans. La grande institution parisienne aura un regard attentif sur les candidatures pour le remplacement de Frédérique Thomas-Maurin. Un premier examen des dossiers est prévu le 5 novembre prochain. Outre les qualités professionnelles des candidats, nul doute que le comité de sélection regardera aussi l’âge du futur directeur ou de la future directrice.