Pourquoi le torchon brûle entre l'Université de Bourgogne et l'Université de Franche-Comté ?

Le dialogue est rompu entre l'Université de Bourgogne et l'Université de Franche-Comté. En cause : l'attribution du siège de la Communauté des universités et établissements qui réunit les deux entités.

Les relations au sein de l'Université de Bourgogne-Franche-Comté (UBFC) se sont crispées ces derniers mois et la tension est encore montée d'un cran la semaine dernière. 

Après une réunion du conseil des membres mardi 25 janvier, la présidence de l'Université de Franche-Comté a adressé une courrier à l'ensemble de son personnel, intitulé "Menace sur l'enseignement supérieur en Bourgogne Franche-Comté."

« De manière totalement inattendue et très récemment, le président de l’Université de Bourgogne vient de prendre une position qui remet gravement en cause ce processus de construction » indique ce courrier.

Le siège de la discorde

Au cœur de la controverse : le siège de la Communauté d'universités et établissements (COMUE) UBFC, actuellement attribué à Besançon (Doubs). 

L'Université de Bourgogne réclame, si ce n'est d'accueillir le siège à Dijon, d'obtenir un double-siège de l'UBFC ; l'un dans la capitale franc-comtoise, un autre dans la capitale bourguignonne. La condition sine qua non pour préserver la COMUE.

Des divergences dans la stratégie universitaire

Le dialogue est depuis rompu entre les deux institutions, mais le président de l'Université de Bourgogne (uB) se défend lors d'une conférence de presse organisée ce vendredi 4 février. 

Si l'Université de Franche-Comté souhaite conserver un siège, c’est bien parce qu'elle en a compris tout l'enjeu

Vincent Thomas

Président de l'Université de Bourgogne

Dans cette crise ouverte "initiée par la communication de la présidente de l'Université de Franche-Comté", Vincent Thomas répond que ses propos ont été "tronqués" et "déformés".

Il maintient toutefois sa volonté d'obtenir le siège de la COMUE. "Si l'Université de Franche-Comté souhaite conserver un siège, c’est bien parce qu'elle en a compris tout l'enjeu", avance Vincent Thomas. 

"C'est le lieu où sont prises les décisions, où sont arbitrées les dépenses d’investissements et de fonctionnement. Il est important pour choisir un modèle de stratégie universitaireEt il n’est pas certain que nos aspirations soient complètement identiques"

Un modèle "caduc"

Pour le président dijonnais, ce modèle institutionnel est "caduc". Il rappelle que l'UBFC traverse une crise budgétaire, depuis le retrait cet été du label d'excellence I-site, perdant ainsi près de 10 millions d'euros de financement annuels sur cinq ans. 

L'UBFC rencontrerait également des difficultés au sein des ressources humaines. Huit personnels auraient quitté le navire et l'institution ne parviendrait pas à les remplacer "faute de perspectives."

Face aux désaccords sur une fusion des universités, Vincent Thomas prône une convention de coordination territoriale.

Vers une reprise du dialogue ?

Si le dialogue est renoué entre Vincent Thomas et le président de l'UBFC,  Dominique Grevey, le président de l'UB espère qu'il en sera de même avec son homologue franc-comtoise. Bien qu'il sera "difficile de recréer un climat de confiance."

Une prochaine réunion est prévue le 11 février. 

NDLR : contrairement à ce qui a été écrit par erreur dans une première version, la présidente de l'Université de Franche-Comté n'a pas tenu de propos désobligeants à l'égard de l'Université de Bourgogne.

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