Selon un rapport sénatorial publié ce jeudi 29 septembre 2016, Cent millions de téléphones portables usagés dorment dans les tiroirs des Français. La question de leur recyclage est un fort enjeu environnemental et économique.
Qui n'a pas un vieux portable inutile qui traîne au fond de son tiroir de bureau ? Quand ce n'est pas deux ou trois appareils... Un rapport sénatorial, rendu public aujourd'hui, s'attaque à cette problématique et appelle à développer la collecte de ce "produit phare de la société de consommation". Avec deux pistes de réflexion : leur recyclage ou leur réemploi.
Etat des lieux
Environ 24 millions de portables sont vendus en France chaque année et 92% des foyers en ont au moins un. Ils sont renouvelés tous les 24 à 36 mois, selon le rapport signé de Marie-Christine Blandin (Ecologiste) et Jean-François Longeot (UDI-UC). Or, "la collecte des téléphones portables usagés (...) reste largement insuffisante par rapport au gisement disponible. (...) On ne collecte qu'environ 15% des téléphones portables mis sur le marché", constate ce document. La collecte très limitée des portables usagés "peut s'expliquer par l'information lacunaire fournie au consommateur, par des freins psychologiques au geste de tri" et par l'absence de contrôle du respect par les opérateurs de leurs obligations de reprise des téléphones usagés, selon le texte qui appelle à définir d'"urgence" une "stratégie" en la matière.Quel gâchis !
La composition des téléphones en fait une véritable "mine urbaine", rappellent les sénateurs. Ainsi, une tonne de cartes électroniques récupérées sur ces équipements "peut comprendre jusqu'à 1 kg d'or, 5 kg d'argent, 9 kg de tantale et 250 kg de cuivre". L'or en particulier "témoigne de l'intérêt économique du recyclage". En 2012, le traitement de seulement 10.000 tonnes de cartes électroniques, sur 37.000 produites à l'état de déchets, "a conduit à une perte de valeur de 124 millions d'euros pour l'or".Recycler les matières premières utilisées est d'autant plus important que les ressources risquent à terme de se raréfier et que certaines, comme le coltan en République démocratique du Congo, sont extraites dans des zones de conflits armés ou "dans des conditions environnementales, sanitaires ou sociales problématiques", soulignent les auteurs.