Réouverture des cinémas en Bourgogne à partir du 22 juin : à chacun son scénario

Les cinémas ont l’autorisation de rouvrir à partir du lundi 22 juin. Qu'il soit indépendant, associatif ou multiplexe, chaque établissement a écrit son propre scénario d’ouverture. Illustration avec trois cinémas en Bourgogne.

Au moment où nous les avons joints par téléphone, ces gérants de cinéma paraissaient très occupés. Et pour cause ! Après quatre mois d'écran noir, ils peuvent enfin accueillir à nouveau le public à compter du lundi 22 juin. Dans la forme, ils sont tous obligés de respecter un protocole sanitaire, avec distanciation d’un mètre et occupation d’un siège sur deux.

Il ne sera pas obligatoire de porter un masque pendant les séances ni de désinfecter les fauteuils après chaque film. Pour le reste, chacun a écrit son propre scénario. Voici comment se préparent trois établissements de Bourgogne.

Cinéma associatif : L’Étoile à Saulieu

Pendant le confinement, Olivier Thiébaut, vice-président du cinéma, nous expliquait "naviguer à vue" en attendant de savoir quand les établissements culturels pourraient rouvrir. Désormais fixé sur la date, ce petit cinéma rural de Côte-d’Or a prévu une disposition particulière : les portes de son unique salle de 175 places resteront fermées du début à la fin de chaque projection.

Côté programmation, le cinéphile explique : "la reprise est un peu compliquée car on ne l’a su que tardivement. Beaucoup de distributeurs ont annulé la sortie de films, comme Pinocchio. On a donc une petite programmation sur deux semaines avec De Gaulle, L’État sauvage, En avant…" Il poursuit : "On est dépendant de ce qui va sortir et ce n’est pas très riche donc on fait au compte-gouttes."

 

Ayant maintenu son activité sur Facebook pendant le confinement, le cinéma est optimiste et espère voir les gens revenir. Pourtant, la jauge d’occupation de 50 % pourrait, si elle devait se prolonger trop longtemps, devenir très problématique. "Il y aura moitié moins de spectateurs donc moitié moins de recettes. On a un salarié et des charges à payer donc c’est un peu inquiétant", témoigne Olivier Thiébaut. 

  • Réouverture prévue mercredi 24 juin à 14h30.

 

 

Multiplexe : cinéma CGR à Auxerre

Contrairement à d’autres établissements, ce cinéma a choisi de ne pas rendre le masque obligatoire, même dans le hall. Des séances auront lieu toute la journée, comme avant, mais du temps sera laissé pour aérer les salles entre chacunes.

Afin de minimiser les contacts avec le personnel, les achats de billets en ligne sont désormais privilégiés, avec un tarif préférentiel à 5€ au lieu de 9,90€. Pour Katherine Radosavljevic, nouvelle directrice, ce tarif s’explique par le fait que "ce sont des films d’avant fermeture qui ressortent. Pour nous, c’est plus intéressant pour que les clients reviennent petit à petit." Une clientèle qu’elle espère revoir progressivement, même si elle admet qu’il "faut que la confiance reviennent".

Le cinéma CGR faisant partie d’un groupe, c’est le siège qui a décidé des programmations pour les huit salles auxerroises.

La directrice explique le choix des films : "ce sont des films qui pourraient intéresser les gens ici plutôt que des marathons (ressortir une saga). On voulait redémarrer de façon normale, proposer à la clientèle ce qu’elle a l’habitude de voir".

Les films à l’affiche sont donc ceux d’avant le confinement : "le film De Gaulle devrait attirer car il n’a eu qu’une semaine d’exploitation en mars ou un film comme La bonne épouse pourrait intéresser." Côté affluence : "on attend de voir comment ça va repartir."

  •  Réouverture lundi 22 juin à 11h.

 

Établissement indépendant d’Arts et essai : L’Eldorado à Dijon

Afin de "respecter la tradition" des semaines de cinéma qui se font du mercredi au mardi soir, l’établissement a préféré ouvrir un jour habituel de sortie de film. "On ouvre avec moins de séances qu’à l’accoutumée avec trois séances en moyenne par jour. On a décidé de ne jamais commencer une séance à la même heure : ce sera 15h-16h pour les premières séances, entre 17h30 jusqu’à 18h15 pour les deuxièmes et de 20h-21h en soirée. On est obligé de faire fonctionner les salles de façon différente pour que le public ne se croise pas", explique le directeur de la structure, Matthias Chouquer.

L’établissement n’ouvrira donc plus de 11h30 à minuit, avec des première séances de 12h et 14h et celle de 22h supprimées. "On enlève trois cases sur six donc réduit de moitié la voilure."

La jauge pourra aussi provoquer des problèmes de place, notamment le week-end. Il faudra alors refuser des spectateurs.

Espacer les séances risque aussi de causer des difficultés économiques : "on ne pourra pas compter sur autant de recettes alors que les dépenses restent les mêmes." Des employés resteront ainsi en chômage partiel. "Il faudra une fréquentation minimale pour qu’on puisse rééquilibrer."

Malgré sa situation économique, le cinéma conservera le prix de 4,50€ pour ses toutes premières séances, entre 15h et 16h.

 

Pour Matthias Chouquer, son directeur, "la grosse contrainte pour la profession est la frilosité des distributeurs des films. Avec cette jauge, toute une série de films ne sortent pas tout de suite : les films à gros budgets, ceux qui attendent beaucoup de public car c’est problématique de compter sur une demi salle au lieu d’une salle complète".
Côté programmation, il y aura une série de films qui venaient de sortir au moment de la fermeture, comme La bonne épouse, Un fils et La communion, ainsi que de nouvelles sorties comme Kongo et Le capital au XXIe siècle et deux reprises de films de David Lynch.

Quant à savoir si les spectateurs seront au rendez-vous, Matthias Chouquer répond : "les témoignages quand on se balade à Dijon c’est que les gens ont hâte de revenir. C’est la grande inconnue. On va le savoir vite. Je me donne une quinzaine de jours pour observer le mouvement du public."

  • Réouverture mercredi 24 juin à partir de 15h.

 

La Fête du Cinéma 2020 annulée

Tout comme le Printemps du Cinéma qui devait avoir lieu en mars en plein le confinement, la Fête du Cinéma, prévue du 28 juin au 1er juillet, n’aura pas lieu cette année. Cet événement permet aux spectateurs de profiter pendant plusieurs jours d’un tarif unique à 4€. En temps normal, elle sert à remplir les cinémas mais au vu des conditions sanitaires demandées avec une jauge restreinte, il faudra s’en passer cette année. 

 

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