Raymond Dumoux, artiste dont l'atelier se trouve à Saint-Eusèbe en Saône-et-Loire, a peint une œuvre qui sera très prochainement exposée dans une chapelle de la Via Dolorosa de Jérusalem, le chemin de croix emprunté par Jésus. Un lieu de pèlerinage très important pour les chrétiens.
Une œuvre pour Jérusalem
Raymond Dumoux n'en revient toujours pas ! Une de ses œuvres va trouver un écrin spectaculaire : la voûte de la chapelle de la 7ème Station de la Via Dolorosa de Jérusalem. « C'est une surprise et une valorisation énorme », reconnaît ce peintre, natif du Creusot et installé à Saint-Eusèbe, en Saône-et-Loire.
M'inscrire dans la longue tradition historique et culturelle
La Custodie franciscaine de Terre sainte - qui assure la garde et l'animation des lieux saints dont le Saint Sépulcre - s'apprête à réceptionner le tableau d'ici quelques semaines. « Depuis longtemps, je pensais faire don d’une de mes œuvres pour m'inscrire dans la longue tradition historique et culturelle qui a vu affluer à Jérusalem au cours des siècles un nombre d'œuvres d'art considérable », se souvient Raymond Dumoux.
Cet artiste de 82 ans envisageait d'offrir une toile déjà réalisée. Finalement, il signe une création originale, une Crucifixion sur un support en bois qui reprend la croix de Saint-Damien. Cette idée lui a été soufflée par frère Stéphane Milovitch, le directeur des biens culturels de la Custodie de Terre Sainte à Jérusalem.
Son fils comme facilitateur du projet
Jérôme Dumoux, le fils de l'artiste, a fait le lien entre les deux hommes. Il est, en effet, scénographe d’exposition. Il travaille actuellement avec les Franciscains sur leur projet de musée à Jérusalem, le Terra Sancta Museum, qui exposera 1200 œuvres offertes à travers les siècles à cette congrégation pour orner les lieux saints.
Ce spécialiste est bien placé pour savoir que la Custodie de Terre sainte dispose de réserves incroyables, des sacristies où s'entassent de nombreuses œuvres, des trésors rarement présentés au grand public. Il mesure donc l'honneur de voir le travail de son père exposé dans une des chapelles de Jérusalem.
« C'est une formidable reconnaissance pour mon père. Tout son travail converge vers ce genre de lieux. Il s'intéresse à l'humain dans sa dimension spirituelle, même surnaturelle », s'enthousiasme Jérôme Dumoux.
Une destination qui a du sens
Car Raymond Dumoux a pour sujet de prédilection le sacré, qu'il provienne des cultes païens, de la mythologie de l'Antiquité ou des trois grandes religions monothéistes. L'autre obsession, à laquelle il a consacré de nombreuses années de recherches, réside dans le choix du procédé utilisé dit "a tempera".
La tempera est une technique de peinture à l'eau très ancienne où les pigments sont liés par une émulsion à base d'œuf. Ce procédé est utilisé notamment en Égypte antique et en Europe durant le Moyen Âge. La tempera rappelle également l'art de la fresque au XVe siècle en Italie, lors du Quattrocento.
« Cette technique s'est imposée à moi comme une évidence, une inspiration presque sacrée », précise Raymond Dumoux. Rien d'étonnant dès lors que son Christ en croix, en partance pour Jérusalem, ait été peint de cette manière.