Âgée de 32 ans, Noémie Antoinat a été sélectionnée pour participer au défilé du 14 juillet à Paris, au sein du 17e bataillon des sapeurs-pompiers de France. Elle va défiler 80 ans après son grand-père, qui était derrière le Général de Gaulle en août 1944 à la Libération de Paris.
Noémie Antoinat est une jeune femme très occupée : employée de mairie à Mervans en Saône-et-Loire, elle est également sapeure-pompier volontaire. Elle est aussi très engagée au niveau associatif sur sa commune. Membre de la Croix-Rouge, elle effectue des maraudes pour le Samu social. Cet été, un nouveau défi vient s'ajouter : elle participera au défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées, à Paris.
Sélectionnée pour le défilé
Les services SDIS de Saône-et-Loire ont été retenus dans la zone Est pour participer au défilé du 14 juillet à Paris. À la recherche de participants dans leurs rangs, il fallait candidater. Un appel qui s’est effectué en mars 2024.
Noémie explique le processus de sélection : “J’ai candidaté et on a passé par la suite des tests de sélection départementaux, à l’école départementale d’Urigny. On a passé deux sélections et le colonel Frédéric Pignaud a choisi cinq sapeurs-pompiers saône-et-loiriens pour représenter la zone Est.” Noémie est retenue et le processus de préparation au défilé est lancé.
On était d’abord 70 sélectionnés sur dossier et nous ne sommes que cinq à participer au défilé !
Noémie Antoinat
"Je suis contente, depuis, on fait des entraînements de bataillon”, confie Noémie.
"On apprend à marcher au pas, à prendre les virages"
Les entraînements de bataillon ont déjà débuté pour Noémie : c'est une formation militaire spécifique pour pouvoir défiler. “Je fais partie intégrante du 17e bataillon des sapeurs-pompiers de France. J’ai ma tenue officielle, je vais avoir mon écusson de bataillon, j’ai reçu mon casque, on fait partie d’une unité !”
Les entraînements se déroulent tous les samedi à Juvaincourt, près d’Épinal dans les Vosges. "On apprend à marcher au pas, à prendre des virages, comment être bien alignés. C’est ce qu’on appelle de l’ordre serré. C’est purement militaire.”
Le 17e bataillon des sapeurs-pompiers de France communique beaucoup sur les réseaux sociaux et permet d’avoir un regard sur les coulisses des répétitions :
Nouvel entraînement ce samedi 15 juin à Juvaincourt pour le 17ème bataillon! Une avant dernière journée de répétition avant Satory !@SDIS88@SDIS71@SDIS58@sdis70@SDIS54@SDIS57@SDIS39@sdis67@sdis68@sdis08@sdis52@SDIS51
— 17bspf (@17eBSPF) June 11, 2024
@sdis55 @sdis10@sdis25@sdis21
@sdis89@COZ_EST pic.twitter.com/GEI0AAgLg1
80 ans plus tôt, un aïeul aux côtés du Général de Gaulle
Pour Noémie, cette sélection est également une grande fierté familiale. En effet, elle va défiler sur les Champs-Elysées, tout comme son grand-père qui marchait à proximité du Général de Gaulle à la Libération de Paris le 25 août 1944 : “L’année 2024, sa petite-fille, 80 ans après, va défiler sur les Champs-Elysées."
"Mon grand-père faisait partie du deuxième BCP (bataillon des chasseurs à pied), je n’ai pas retrouvé la photo où on le voit. Par contre, j’ai retrouvé ses croix de guerre, j’ai retrouvé ses médailles militaires.”
Noémie explique que c’est également une grande fierté pour son père : “On en a discuté, il est très fier que sa fille soit dans les pas de son père. Les autres membres de ma famille sont aussi extrêmement fiers.”
Une fierté partagée dans la famille : Noémie a une soeur aînée de 39 ans qui la soutient également. “Elle trouve ça complètement dingue, elle est très fière de moi ! Elle m’a dit de profiter à fond de cette expérience car cela ne se représentera pas forcément une autre fois dans ma vie !”
Sapeure-pompier volontaire depuis 6 ans
C’est une jeune femme hyperactive qui nous décrit ses multiples activités : sapeur pompier volontaire depuis 6 ans, employée de mairie en charge de l’urbanisme, de la comptabilité. La caporale est sous convention de disponibilité pour quitter à tout moment son travail pour partir en intervention en journée avec les sapeurs-pompiers : “C’est une confiance mutuelle entre mon employeur et moi, je ne dois pas laisser de côté ma charge de travail. Mais quand je pars en intervention, je fais en sorte de rattraper au minimum le travail effectif.”
Les interventions sont imprévisibles et parfois il faut s'adapter lors du retour dans la vie quotidienne :
Ça m’est déjà arrivé de ne pas dormir du tout, et de revenir au travail après une nuit de 45 minutes dans le camion, d'arriver au travail à 8 heures et de faire ma journée.
Noémie Antoinat
Au-delà de l'engagement actuel de la jeune femme, c'est tout un parcours qui la suit depuis son plus jeune âge : “J’étais jeune sapeure-pompier sur la commune de Pierre-de-Bresse pendant 5 ou 6 ans pour me former. Puis je suis partie faire mes études à la faculté de Dijon pour obtenir une maîtrise en droit-économie-gestion. J’ai laissé de côté le milieu des jeunes sapeurs-pompiers pendant ce temps. Quand je suis revenue sur la Bresse, sur la commune de Mervans, j’ai eu l’envie de redevenir pompier !”
Et c'est aussi une femme hyperactive qui nous décrit ses engagements annexes dans la vie associative : “Je fais partie de plein d’associations, je joue de la batucada, je suis animatrice jeunés sapeurs-pompiers, secrétaire de mon amicale de sapeurs-pompiers, secrétaire des gardes-pompes bressans (pour la restauration de véhicules anciens de sapeurs-pompiers), j’ai un emploi du temps plutôt rempli !”
Les prochaines répétitions prévues pour la caporale sont les 15 et 29 juin dans les Vosges à Juvaincourt. La semaine du 8 au 14 juillet se déroulera sur Paris pour des entraînements journaliers.