Etre assigné à résidence quand on n'a pas de résidence ! A Chalon-sur-Saône, c'est la situation dans laquelle se retrouve une famille albanaise déboutée du droit d'asile. Cette maman et ses trois enfants vivent en partie dans le hall de la gare.
Cela fait deux jours que Shpresa Nazifi et ses enfants ont trouvé refuge dans la gare de Chalon-sur-Saône. Cette famille albanaise a été déboutée de son droit d'asile. Frappée d'une obligation à quitter le territoire, elle a été expulsée du foyer pour demandeurs d'asile. Sauf que la situation dure depuis six mois. Désormais sans-abri, la mère de famille a été assignée à résidence.
« C’est une situation complètement ubuesque. D’une part, Monsieur le Préfet demande à la famille de pointer deux jours par semaine - ce qu’elle fait toujours - et d’autre part, l’Etat ne la loge pas. Où est-elle censée vivre entre deux pointages au commissariat ? Entre les ponts de la Saône ou je ne sais où dans la rue ? C'est une situation intolérable. Rappelons nous qu'il y a deux enfants mineurs et que la Convention internationale des droits de l'enfant devrait pleinement s'appliquer », s’indigne François Portefaix, soutien de la famille Nazifi. Un rassemblement de soutien était organisé devant la gare de Chalon par le collectif qui s'est monté autour de la famille Nazifi. Un appel citoyen a été lancé pour héberger cette mère et ses trois enfants.
La préfecture de Saône-et-Loire, à l'origine de l'assignation à résidence, explique que la procédure est tout à fait légale, l'Albanie étant considéré comme un pays sûr. Dans un courrier qui nous a été adressé, elle fait valoir que, déboutée du droit d'asile, la famille n'a plus aucun droit à un hébergement ni à une allocation financière. La préfecture réaffirme que Shpresa Nazifi et ses enfants ont vocation à quitter le territoire.
Selon les derniers chiffres de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), 36% des demandeurs d'asile obtiennent le statut de réfugiés en France.
Le reportage de Maxime BAYCE, Romy HO-A-CHUCK et Chantal GAVIGNET avec
François Portefaix, soutien de la famille Nazifi
Adelina Nazifi, lycéenne