Ce sont des images inédites. Le premier carnaval de Chalon-sur-Saône après la seconde guerre mondiale filmé par un cinéaste amateur. Ces images ont été trouvées et sauvées de l'oubli par un photographe professionnel passionné. Plongeon dans le passé.
Le carnaval de Chalon-sur-Saône a eu 100 ans en 2007. Mais c'est cette année, en 2020, que l'on fête sa 100e édition. Ce décalage s'explique par les années sans carnaval pendant la première et la seconde guerre mondiale et au moment de la guerre du Golfe en 1991.
En 1946, c'est le premier carnaval après cinq ans d'interruption. Sur les images en noir et blanc, les visages qui passent devant la caméra, ne sourient pas beaucoup mais ce fut, parait-il, l'un des plus beaux carnavals Chalonnais.
A l'origine, le carnaval avait lieu le mardi-gras. Ce jour-là c'était un défilé des métiers. Le carnaval pour s'amuser, avec le défilé des gôniots, se déroulait le dimanche suivant.
Autrefois, le défilé allait un petit peu partout dans la ville de Chalon : " On allait en gare, on était sur le boulevard, on allait à la citadelle,on allait dans différents quartiers, dont le quartier Saint-Laurent ", se souvient René Dubois, actuel Président du Comité des Fêtes.
Les chars étaient plus petits que maintenant :
" On allait dans la grand'rue de Chalon, alors qu'aujourd'hui ils ne pourraient plus passer. "
Sur les images d'archives, on remarque que les chars sont tractés par des chevaux.
Alors qu'aujourd'hui le public est massé sur le parcours du défilé pour voir le carnaval comme un spectacle, autrefois, la population prenait une part active aux festivités.
On fabriquait son costume et on venait déguisé. Tout au long du parcours de joyeuses farandoles se mêlaient au défilé des chars et des fanfares.
Les gôniots : des personnages déguisés.
Le mot viendrait d'un terme utilisé en patois, du verbe "se goner" qui signifie mal s'habiller.
Officiellement créés en 1910, les gôniots sont indissociables du carnaval de Chalons-sur-Saône. Ce sont de joyeux drilles qui font l'ambiance carnavalesque en se livrant à des facéties.Les gôniots ont un roi, sa majesté Cabache, et font partie de la confrérie royale gôniotique, fondée en 1947.
Les membres de la confrérie ont un costume et portent une médaille de l'ordre gôniotique frappée aux armes du roi Cabache avec l'inscription de sa devise 'Honneur et Peuterie".
Des reines du travail aux reines de quartiers
De la création officielle du carnaval en 1907 jusque dans les années 60, la reine du carnaval était désignée par tirage au sort. Les candidates étaient présentées par les différents corps de métiers. Chacun procédait à l'élection d'une reine. La reine du carnaval était "la Reine des reines (du travail)". Les reines de quartier ont succédé aux reines du travail. Aujourd'hui, les jeunes filles qui se présentent à l'élection de la Reine du Carnaval ont pour obligation de résider à Chalon ou dans l'une des communes de l'agglomération Chalonnaise.
En 1957, la durée du carnaval passe de trois jours à une semaine et une cavalcade supplémentaire est organisée le second dimanche.
L'événement prend de l'ampleur et attire de plus en plus de monde. On vient de toute la région, et même de plus loin, pour assister au carnaval.
Le carnaval de Chalon-sur-Saône n'a pas toujours été gratuit. Entre 1968 et 1997, afin de résoudre le coût important des festivités, le Comité des fêtes a du se résoudre à en faire payer l'entrée. Le carnaval est redevenu gratuit en 1998.