Selon un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR), remis à la ministre de l'Education nationale mi-février, des actes de bizutage sont toujours perpétrés à l'Ensam à l'occasion de l'usinage, "la période dite de transmission des valeurs" (PTV).
La célèbre fabrique à ingénieurs, dont l'un des campus se trouve à Cluny en Saône-et- Loire, est une nouvelle fois épinglée par un rapport pour la persistance de rituels humiliants sur les élèves de première année. Comme l'a révélé le quotidien Libération, aux Arts et Métiers, même si des progrès ont été faits, «des dérives perdurent et des témoignages continuent de faire état d’actes de bizutage, pendant que persistent les effets négatifs de la PTV sur l’assiduité des élèves, sur la qualité des enseignements et sur l’état d’esprit des personnels». Et de citer le cas de deux étudiants démissionnaires recensés à l’automne dernier. Ils se sont plaints d’«actes humiliants et dégradants».
Réformer la gouvernance de l'Ensam
Rappelant que le bizutage est un délit interdit par la loi depuis 1998, les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon ont annoncé qu'ils vont "engager une réforme de la gouvernance de l'Ensam " afin de "rééquilibrer les pouvoirs au sein du conseil d'administration" et de limiter ainsi "l'influence excessive" de l'association des ingénieurs Arts et métiers. Selon les ministres, cette association d'anciens élèves "empêche la direction générale de s'engager dans une politique volontariste pour lutter contre ces dérives".« Nos traditions sont une fierté », selon la puissante Union des élèves des Arts et Métiers
Chansons paillardes, réveils nocturnes, exercices de récitations, hurlements, marches au pas... C'est le quotidien des élèves de première années lors des deux voire des trois premiers mois de leurs études. Selon Antoine Trouche, responsable de la communication de l’Union des élèves des Arts et Métiers, cité par Libération, cela sert « à créer un esprit de promotion (...) L’Ensam est la plus vieille école d’ingénieurs de France. Nos traditions sont une fierté. Ces dérives, ça se passait il y a cinquante ans. Aujourd’hui, n’importe qui peut refuser de participer à la PTV. Il est hors de question de faire des différences entre les élèves. »
Selon un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale et de la recherche (IGAENR), remis à la ministre de l'Education nationale mi-février, des actes de bizutage sont toujours perpétrés à l'Ensam à l'occasion de l'usinage, "la période dite de transmission des valeurs" (PTV).