À Givry, en Saône-et-Loire, Nathalie Gras a créé Keep'socks. Ce sont des attaches chaussettes qui empêchent les chaussettes de disparaitre dans le lave-linge. Grâce à son innovation, elle a remporté un prix au concours d'inventions Lépine en mai 2022.
Les chaussettes qui disparaissent dans le lave-linge, c’est terminé. En tous cas, c'est la promesse que fait Nathalie Gras, gérante et créatrice de Keep’socks, une entreprise qui vend des attaches chaussettes recyclables à Gigny-sur-Saône (Saône-et-Loire). Avec son innovation made in France, Nathalie Gras à remporté une médaille d’Argent au concours Lépine le 8 mai 2022 dans la catégorie arts de vivre.
Au bout de 30 ans de mariage et deux enfants, j’en ai eu marre de perdre des chaussettes et d’en racheter !
Nathalie Gras, créatrice et gérante de Keep'socks
Pour l'entrepreneuse de 54 ans, qui est aussi assistante maternelle, l'idée est tombée à pic. "J’étais dans la fonction publique avant, et quand je l’ai quittée j’ai tout de suite eu envie de me lancer dans un projet."
"Il y a eu deux ans entre l’idée et la réalisation. J’ai fait une étude de marché fin 2020 avec la Burgundy School of Business (école de commerce)." Après des résultats concluants, Keep'socks est devenue une marque déposée.
Comment ça fonctionne ?
C'est une sorte de disque en deux parties aimantées très résistantes, avec des ailettes qui permettent d’accrocher les chaussettes sur un sèche-linge par exemple.
Nathalie Gras a vendu la presque totalité de sa première série à la foire de Paris. "C’est aussi pour ça que j’ai voulu me présenter au concours, c’est une étude de marché en grandeur nature. J’ai même découvert de nouvelles cibles".
Il est vrai que l’attache-chaussette a séduit d’autres personnes comme les jeunes parents ou les assistantes maternelles. "Des gens utilisent l’attache pour laver les carrés de tissus pour bébés ou alors pour accrocher les doudous aux poussettes. Dès que je rencontre du monde, je découvre une nouvelle utilisation", explique la quinquagénaire.
"Mon mari l'utilise même pour laver les chiffons à lunettes qu’il n'arrête pas de perdre" confie-t-elle en riant.
Keep’socks, made in Bourgogne
Au départ, Nathalie Gras assemblait elle-même les pièces des attaches, chez elle à Givry (Saône-et-Loire). Depuis qu’elle a remporté son prix au concours Lépine, elle travaille avec un ESAT (établissement et service d’aide par le travail) à Crissey, toujours en Saône-et-Loire. C’est MK3D, spécialiste chalonnais de l’impression 3D qui s’occupe de réaliser les prototypes.
Pour ce qui est de la partie recyclage, Nathalie Gras précise que ses attaches sont en polypropylène recyclable. C’est une matière qui fait partie des plastiques qui se forment sous la chaleur et durcissent après de manière réversible.
"J’ai testé plusieurs matières mais ça devenait trop cher pour moi. J’ai un prêt d’honneur d’initiative et un prêt bancaire pour financer le tout mais je ne vis pas de mon projet pour l'instant."
L’entrepreneuse a décidé de créer une consigne pour récupérer les attaches usées. Elles serviront a en faire d'autres. Les Keep'socks sont garanties deux ans et coûtent 6,95 euros sur le site internet. "Je suis déjà en train de faire les démarches pour la consigne mais les premières attaches que j’ai vendues n’ont pas encore deux ans."
Si vous perdez vos chaussettes, les Keep’socks se vendent sur internet et dans trois magasins en Bourgogne dont un à Tournus (Saône-et-Loire), un à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) et un à Dijon (Côte d’Or).
À Dijon, c'est dans le magasin Chouette France que l'on peut retrouver les dispositifs pouvant sauver la vie aux paires de chaussettes. "J'ai entendu parler de ça par des connaissances et je me suis dit qu'elle avait totalement sa place dans la boutique", commente Marie-Laure Mouillon, gérante de la boutique qui ne vend que du Made In France.
Les Keep'socks sont dans la boutique depuis février et interpellent souvent les enfants avec leurs couleurs vives. "Souvent ce sont des mamans qui en prennent pour leurs fils (rires) ou alors des jeunes qui essaient de débrouiller tout seul," raconte Marie-Laure Mouillon.