Face à l'inflation et à la baisse des dotations, de nombreuses communes rurales font le choix de mutualiser leurs ressources pour préserver leurs budgets. Illustration dans le Charollais, en Saône-et-Loire.
Collonge-en-Charollais, Saint-Micaud, Mary. Outre leur proximité géographique, ces trois villages du centre de la Saône-et-Loire ont un point commun : leur agent communal. Pour pallier les rognements de leurs budgets, les municipalités ont en effet décidé de mutualiser les employés.
"Je pense que la mutualisation, c'est essentiel", explique Roger Burtin, maire (LR) de Mary. "Avec la baisse des dotations, l'augmentation du coût de l'énergie, l'inflation... nous devons travailler sur d'éventuelles façons de faire des économies, et ça, c'en est une."
Un système qui a déjà fait ses preuves
La coopération entre les trois communes est récente, quelques mois au plus, mais certaines ont déjà fait l'expérience du partage des ressources. "Pour nous, ce n'est pas nouveau", confirme Sophie Duperrier, conseillère municipale à Collonge-en-Charollais. "Il y a 30 ans, le maire de l'époque s'était décidé avec les maires de Burnand et Burzy, à mutualiser un employé et le matériel. On a travaillé comme ça une bonne vingtaine d'années."
C'est vraiment une question de finances. On n'a plus du tout les budgets pour payer un employé 20 ou 25 heures. Même 10 heures, c'est trop pour nous.
Sophie Duperrier, conseillère municipale à Collonge-en-Charollais
Des avantages pour les municipalités... mais aussi pour l'agent communal, Alexandre Lefevre. "Pour les petites communes, c'est compliqué d'avoir toujours quelqu'un à plein temps", admet-il. "Le fait de me mutualiser, ça les arrange, et moi ça me permet d'avoir un temps complet."
"Il faut aller plus loin"
Mais même en partageant les coûts, ces villages peinent à tenir le coup financièrement. "On ne peut plus tout faire faire à l'employé car le matériel est vieillissant", détaille Sophie Duperrier. "On est obligé d'appeler des entreprises extérieures pour certaines tâches." Elle évoque l'exemple du tracteur de la commune, qui "ne pourra pas être remplacé" une fois sa vie terminée. "Il faut aller plus loin", martèle de son côté Roger Burtin.
Dans un premier temps, les maires des trois agglomérations envisagent d'embaucher un secrétaire de mairie commun. Ils entendent également mutualiser le matériel dont ils disposent pour amoindrir les dépenses autant que possible.