"Je comprends que certains jettent l'éponge" : l'uniforme à l'école, un casse-tête pour les mairies et les établissements scolaires

C'est la rentrée scolaire ce lundi 2 septembre. Et la grande nouveauté cette année, c'est l'apparition de l'uniforme. Plusieurs établissements bourguignons étaient au départ intéressés, mais la tenue unique verra le jour uniquement dans une seule école en Bourgogne, à Autun (Saône-et-Loire). Entre zones grises et difficultés à satisfaire tout le monde, les villes ont eu bien du mal à mettre en place cette nouvelle expérimentation.

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C'étaient l'une des grandes annonces de 2024 pour l'éducation : l'uniforme est de retour à l'école. Une centaine d'établissements s'était portée volontaire pour prendre part à l'expérience. Nevers annonçait vouloir tester la tenue unique dans ses établissements scolaires dès la rentrée. Jusqu'à huit écoles étaient concernées, mais il n'en sera rien.

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L'expérimentation n'aura finalement pas lieu, et ce, pour plusieurs raisons. "C'est en stand-by. Premièrement, je change d'adjoint à l'éducation. Deuxièmement, il faut l'accord de l'école, des enseignants et des parents et je ne vais pas l'imposer. Mais je vais relancer le processus après la rentrée", assure Denis Thuriot, le maire Renaissance de Nevers.

"On ne savait plus qui devait faire quoi !"

Pour rappel, huit établissements étaient préalablement concernés, des écoles de la cité éducative. "Ce n'est pas pour stigmatiser, ça permet d'avoir des fonds supplémentaires", justifie Denis Thuriot. Mais le maire et son équipe ont changé leur plan en cours de route et décidé d'élargir cette expérimentation. Finalement, aucun enfant ne portera l'uniforme à Nevers.

En Bourgogne, seul un projet a donc pu arriver à terme : Autun et l'école Clos Jovet. Le maire Vincent Chauvet (MoDem) admet que la démarche n'a pas toujours été simple, avec de nombreuses zones grises. "Je comprends que des maires aient pu jeter l'éponge. Ce n'est pas simple à mettre en œuvre. C’était une expérimentation nationale et ça a été déconcentré dans les services académiques puis départementaux. On ne savait plus qui devait faire quoi."

Il faut également savoir que la municipalité ne peut en aucun cas obliger un établissement à prendre part à cette expérimentation. La décision doit être unanime, et c'est aussi souvent là que ça coince. "Tous les parents, les professeurs et les maires ne sont pas sur la même ligne. Pour certains, ça peut être une charge de travail en plus, il faut revoir le règlement intérieur, bien s’assurer que la tenue unique soit respectée... Il y a une forme d’inconnu."

Un projet durable à long terme ?

Si Autun a tenu à aller au bout du processus, c'est aussi parce que la tenue unique est déjà bien connue ici. La ville a un collège et un lycée militaire, avec des enfants habillés identiquement de la tête aux pieds. "Ici, la moitié des enfants porte déjà l’uniforme. Il ne fait pas peur chez nous. On est habitués", justifie Vincent Chauvet.

Pour le maire, l'uniforme présente de nombreux avantages, et l'a montré par le passé. "Au lycée militaire, il y a des fils de général et des fils de soldats avec un grade inférieur. Pourtant, ça ne se voit pas du tout. Ce sont des enfants de la République, de différentes classes sociales. Ça valait le coup de tenter dans d'autres écoles."

Côté financier, la ville d'Autun bénéficie d'une aide de l'État de 100 euros par enfant, et elle ajoutera également 100 euros par élèves de sa poche. La tenue unique comprend un haut et une tenue de sport. La marque Dim, dont le siège social est basé à Autun, fournira gratuitement les chaussettes.

Si on élargit à plus d'écoles, on verra comment on peut faire des économies.

Vincent Chauvet

Maire d'Autun

La tenue unique devrait donc être mise en place à l'école Clos Jovet dès la rentrée de la Toussaint, mais va-t-on la retrouver dans les autres établissements scolaires en 2025 ? Rien n'est moins sûr. Pour une école, la ville d'Autun a déboursé 100 euros par élève, soit 20 000 euros au total. "Si on habille tous les enfants de la commune, on sera sur des centaines de milliers d’euros et même plus, si on n’a plus d’aides de l’état. Est-ce que les habitants sont prêts ? Ça va être un débat."

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