Quatre listes sont candidates au premier tour des élections municipales 2020 au Creusot en Saône-et-Loire. La gauche part divisée avec une liste Lutte ouvrière et une liste écologiste face à celle du maire sortant David Marti.
David Marti, le maire sortant du Creusot en Saône-et-Loire, est candidat pour un nouveau mandat. "L'enjeu majeur pour cette élection municipale, c'est de présenter un programme qui soit crédible, réalisable et qui va dans le sens de tout ce que nous avons commencé ces dernières années en terme d'attractivité, de solidarité, d'accueil, avec ce soucis de développement durable et de préservation du climat", explique-t-il.Un programme qui se revendique à gauche mais qui bénéficie du soutien de La République en marche. Ce rapprochement ne passe pas pour un allié historique du maire sortant. Le Parti communiste appelle à ne pas voter pour David Marti. "C'est LaREM qui a décidé qu'ils pourraient continuer de travailler comme nous l'avions fait jusqu'à présent dans ce mandat. Est-ce que ça peut nuire ? Peut-être je ne sais pas, mais en tout cas, j'ai été jusqu'au bout de ma conviction qui était de rassembler parce que j'étais maire sortant et que dans une municipale, ce qui est important c'est de rassembler et pas diviser", explique David Marti.
Autre ancien allié de David Marti à prendre ses distances : Pierre-Etienne Graffard. Il est la tête de liste pour Europe Ecologie Les Verts et espère profiter des bons scores des écologistes aux élections européennes de 2019. "Nous avons une liste ouvertement de gauche, écologique et solidaire avec tous ceux qui partagent la préoccupation environnementale, climatique et écologique dans notre pays."
Le principal leitmotiv pour les Verts est de faire entrer cette ville industrielle dans la transition écologique. "L'industrie au Creusot c'est un atout. Par contre il faut trouver de nouvelles solutions pour pallier aux faiblesses de cette mono-activité", précise le candidat. "On a une autre proposition forte aussi sur notre projet qui est d'inscrire Le Creusot dans un territoire zéro chômeur afin d'offrir effectivement au plus grand nombre des emplois quelques soit leur niveau de qualification."
La gauche divisée
L'emploi est aussi la priorité pour Lutte Ouvrière. Déjà présente lors des municipales de 2014, Julie Lucotte continue de défendre la cause des travailleurs au Creusot. "L'enjeu majeur, ici comme ailleurs, c'est d'avoir un travail, de faire vivre sa famille et de se soigner. Aujourd'hui, les travailleurs sont attaqués tous les jours, que ce soit sur la santé, que ce soit par le chômage, que ce soit la précarité, et puis dernièrement les retraites. Alors oui, il va falloir entendre le camp des travailleurs dans ces élections."Avec trois listes, la gauche part divisée au Creusot. Une situation qui pourrait bien profiter à Charles Landre. Membre du parti Les Républicains, il présente une liste sans étiquette pour rassembler d'avantage. En 2014, il avait recueilli 48% des suffrages au second tour. "Ça fait un demi-siècle que la ville est dirigée par la même équipe, puisqu'il y a des élus qui sont là depuis 1977. Je crois qu'avec le temps, les idées, l'imagination, les ambitions se sont érodées. Et les réponses apportées ne sont pas
à la hauteur des enjeux, notamment en terme de développement économique, de créations d'entreprises, en termes de sécurité aussi", affirme Charles Landre.
La ville est confrontée à de graves difficultés sociales comme au quartier du Tennis. Pour l'ensemble des candidats aux municipales, le retour à l'emploi est la meilleure solution pour résoudre tous ces problèmes. Aux européennes, le Rassemblement national est arrivé en tête au Creusot avec plus de 24% des suffrages mais ne présente pas de liste à ce scrutin. Reste à savoir vers qui se porteront ses électeurs.
L'analyse politique du Creusot par notre journaliste Lilian Melet
