L'association "Bonne Route !" a organisé une nouvelle semaine de mobilisation sur la RN 83, afin de dénoncer la dangerosité de cet axe qui voit passer environ 2000 camions par jour. Reportage.
"J'habite vers Quingey. Je suis cycliste et il y a des secteurs, tout ce qui est périurbain autour de Besançon, c'est juste mortel. C'est à éviter complètement" nous a expliqué Michel, présent pour cette journée de mobilisation organisée dans le but de dénoncer une nouvelle fois le trafic trop important de camions circulant sur la RN83, cette route nationale reliant Besançon à Poligny, très empruntée pour rejoindre le Jura depuis le Doubs.
C'est l'association "Bonne route RN83 !" créée il y a un an, qui oeuvre à faire reconnaître le problème par les pouvoirs publics, en vain pour l'instant, selon François Vacheresse, le président de l'association : "Cette année, on a prévu une semaine entière de mobilisation parce que l'an dernier on a fait des journées de mobilisation mais il a fallu attendre un an pour que les services de l'État nous reçoivent." Dans le viseur des riverains et usagers : les camions internationaux qui pourraient emprunter l'autoroute pour seulement 2,12 euros de plus, selon les calculs de l'Observatoire régional des transports cité par François.
Plusieurs opérations escargot ont donc eu lieu cette semaine à différents points névralgiques. Selon l'association, 9000 véhicules, dont 2000 poids lourds, empruntent chaque jour cet axe.
Une proposition d'interdiction à titre expérimental
Ce dernier, accompagné ce jeudi 28 avril d'une trentaine de cyclistes et riverains, entend "monter le ton" afin que le manque de sécurité sur cet axe majeur soit enfin abordé. "On va montrer qu'il faut nous écouter. Notre association est soutenue par tous les élus de tous les villages. On proposait aussi qu'à titre expérimental, on prenne un arrêté de quelques mois d'interdiction des camions sur cet axe et qu'on en mesure les effets. Cela s'est fait dans d'autres départements. Ils ne sont pas revenus dessus" nous indique François.
Cécile Briot, adjointe à l'éducation sur la commune d'Arbois, était également présente et affiche son soutien clair au mouvement. "Nous sommes tous impactés par cette route. Nous n'en voulons pas aux camions qui transitent, mais ce sont les camions en transit international, qui nous suivent de très près, et qui sont de plus en plus nombreux. C'est devenu très accidentogène, la pollution... On ne comprend pas pourquoi ils ne veulent ou peuvent pas rester sur l'autoroute" explique-t-elle.
Les manifestants se réuniront encore ce samedi 30 avril à 10h au rond-point de Beure et effectueront des traversées répétées pour ralentir la circulation. Ils dénoncent aussi la pollution engendrée par le passage répété des poids-lourds sur ce tronçon.