Elle s'appelait Gisèle, elle est décédée en décembre. Sa collection ? Des salières que enfants et petits-enfants lui ont rapportées du monde entier durant 40 ans. Sa famille en a fait don au musée de la salière à Sellières, dans le Jura. "Un peu d'elle sera ici" raconte sa fille.
Elle s’appelait Gisèle et elle est décédée en décembre dernier. Durant 40 ans, elle a constitué une collection de salières. Enfin, surtout ses enfants et petits-enfants.
Ils ont gardé quelques pièces, en souvenir mais la majeure partie de la collection a fait la route entre les Deux-Sèvres et le Jura, en camionnette. La famille venait en vacances dans le Jura cet été. Alors, direction Sellières, où se trouve le plus petit musée de France, celui de la salière…
Pierre Bouley, responsable du musée, est ému et ébloui par l’arrivage de 500 salières : « Il y a une telle variété… ». Il déballe un carton : « Celle-là, on l’a pas, celle-là, on l’a pas… Cet arrivage, c’est le plus gros qu’on ait jamais eu ! Ça va formidablement bien compléter notre collection… Je suis impressionné, c'est quand même émouvant, ce don ! ».
Une collection "de famille" durant 40 ans
C’est Marie, la fille de Gisèle qui raconte : « Maman a aimé quelques petites salières, en forme de vache… Puis, c’était notre challenge, à nous, la famille, de lui en ramener de nos voyages. »
Aurélien Antelme, petit-fils, complète : « On lui en a rapporté de tous les coins de France, du monde, de tous les styles. Quand on voyageait, on s’amusait à les chercher. Le jeu, c’était à celui qui rapporterait la plus insolite… ».
Jacques Antelme, fils de Gisèle, renchérit : « C’était, non pas un devoir, non, mais une mission… »
Les salières données viennent de Cuba, de Québec, de Jordanie, d’Amérique du sud. Elles sont en bois, en porcelaine, en fer. Tous les thèmes sont représentés, de Noël à des animaux, des personnages folkloriques, des bottes en caoutchouc… Elles sont industrielles ou faites à la main par des artisans des 4 coins du globe…
On comprend la joie et l’émotion des responsables du musée de Sellières, qui compte déjà 4000 pièces sur une surface de … 5 m2.
Un peu de Gisèle restera dans le Jura
Pour la famille de Gisèle, pas question de vendre la collection.
Pour sa fille, Marie, c’était une évidence : « Aucun d’entre nous n’avait assez de place pour accueillir les salières. C’était gênant pour nous de décimer cette collection ou d’en faire quelque chose de marchand. On préfère la donner à un musée. Ça fait plaisir aux gens d’ici.»
Et elle ajoute : « Sa mémoire sera un peu ici. Ça nous fera un pincement au cœur quand on partira mais on sait que maman sera un peu là. »