Le Salon de l'agriculture débute samedi à Paris. Certains agriculteurs seront absents cette année, par manque de temps, de moyens financiers, ou tout simplement par ce qu'ils privilégient un autre salon. Reportage dans le Charolais.
L'année dernière, Laika a brillé au Salon de l'agriculture. Cette vache charolaise a été primée pour sa morphologie et ses qualités maternelles. Un important coup de projecteur pour son éleveur, Didier Metrop, installé à Lavaux en Saône-et-Loire.
Mais cette année, Laika se rendra au Sima, le Mondial des fournisseurs de l'agriculture et de l'élevage, un autre salon qui se déroule en même temps, où son propriétaire table sur de meilleures retombées économiques.
"Je vais rencontrer un public différent au Simagena, précise l'éleveur. Il y a beaucoup plus d'étrangers et des gens qui seront intéressés dans l'avenir par des collectes embryons. C'est un public que je ne rencontrerais pas forcément à Versailles."
Trop de contraintes
De son côté, un autre éleveur de 130 bovins ne se rendra pas du tout à Paris. Le dernier Salon de l'agriculture de Jacques Devillard, installé à Grandvaux, remonte à 2010. Depuis, il préfère rester dans son exploitation car il n'a pas de charolaises d'exception à présenter aux concours. Mais surtout parce qu'il y voit plus de contraintes que d'avantages."C'est des sacrifices financiers, c'est du temps, c'est une organisation familiale, explique-t-il. Aujourd'hui ce n'est pas simple dans les exploitations. On est très restreint en personnel et le volume de travail est de plus en plus important. Donc ça complique la tâche."
Seule son épouse fera le déplacement, sans bovin, pour représenter la viande de la marque charolais de Bourgogne. Mais ces éleveurs n'ont pas dit leur dernier mot avec l'achat récent de deux veaux. Ils espèrent retourner à Paris pour briller.