Quatre "déshuntages" dont un en Bourgogne, ruptures de liaison électrique sortant brièvement un train des radars, ont eu lieu en France depuis le 24 octobre selon le syndicat SUD-Rail, qui déplore "l'absence de vraies mesures", ce que la SNCF conteste.
Lorsqu'un train "déshunte", il disparaît des radars : les passages à niveau ne s'abaissent plus et les signaux ne se ferment plus, pouvant occasionner une collision
entre deux trains. Cela concerne plus particulièrement certains matériels récents, notamment le TER X73500. La salissure du rail ou des roues par la poussière ou des feuilles favorise ce dysfonctionnement.
Les derniers incidents répertoriés par SUD-Rail, confirmés par SNCF Réseau, se sont produits le 24 octobre en Auvergne en gare de Vertaizon, le 2 novembre en région Bourgogne sur la ligne Dijon-Vallorbe, le 4 novembre en Lorraine sur la ligne Sarreguemines-Sarre Union et le 9 novembre en région Pays de Loire sur la ligne Nogent-Le Mans.
Mais pour l'heure, rien n'indique que les derniers "déshuntages" aient été "critiques" du point de vue de la sécurité: une instruction est en cours, selon le gestionnaire du réseau ferroviaire. L'entreprise indique prendre "très au sérieux" ce problème. "Depuis le début de l'année, nous n'avons connu aucun déshuntage critique, contre cinq à la même période l'année précédente."
Des mesures de securité ont été prises depuis 2005
Mais SUD-Rail dénonce dans un communiqué une "gestion politique du risque calculé" et accuse la direction de jouer "à la roulette russe avec les usagers du rail et
de la route". Il affirme notamment que pour le modèle de train "X73500", "les modifications techniques n'en sont qu'à l'étude". Des recherches sont actuellement engagées et
des essais doivent avoir lieu en mai 2017, selon SNCF Réseau, qui affirme en outre avoir procédé à un changement technique pour réduire le risque de déshuntage.
De façon générale, différentes mesures de sécurité ont été prises depuis 2005, renforcées en 2015 après le déraillement d'un train, qui n'avait fait aucun blessé, en gare de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), selon SNCF Réseau. Pour sécuriser les voies, 400 passages à niveau ont été équipés de pédales de shuntage, permettant l'abaissement des barrières de manière mécanique, et une centaine doivent l'être encore d'ici début 2017.
Le 20 octobre dernier, la SNCF a été condamnée à une amende de 200.000 euros et à 125.000 euros de dommages et intérêts pour homicide involontaire, suite au décès en 2006 d'une automobiliste à un passage à niveau.