« Religieuses abusées, l’autre scandale de l’Église », est un documentaire édifiant diffusé mardi 5 mars sur Arte, des nonnes agressées sexuellement par des prêtres témoignent pour la première fois, brisant l’omerta entretenue jusque-là par le Vatican.
40 ans après les faits, la parole d'une religieuse abusée
Michèle-France est une religieuse qui a témoigné dans le documentaire d'Arte.
Son calvaire a débuté au couvent des Carmélites de Boulogne-Billancourt, à l'âge de 21 ans, où elle a été régulièrement violée par son directeur spirituel, puis par le frère de celui-ci, également prêtre.
Les deux hommes usaient de leur catéchisme et détournaient la parole sainte pour abuser de jeunes nonnes comme elle.
Ainsi, le père Marie-Dominique se faisait passer pour « le petit instrument de Jésus » qui, par ses agissements, prétendait exprimer l’amour divin.
De son côté, Michèle-France vivait ces agressions sexuelles comme « un exercice de pénitence. »
Envoyée en Saône-et-Loire
Le père Thomas, frère du père Marie-Dominique, a, quant à lui, profité de son association des Communautés de l’Arche pour se former un réseau sectaire où il régnait en seul maître.
Michèle-France se retrouve dans un petit prieuré à Azé, dirigé par la soeur des 2 prêtres.
3 bourreaux qui appartiennent à la même fratrie. Le père Thomas violait les jeunes femmes et encourageait ses disciples masculins à faire de même.
Michèle France conclut son entretien : "J'ai conscience que je ne parle pas seulement qu'en mon nom, je parle aussi pour toutes les victimes, pour toutes celles qui sont mortes sans avoir parlé, pour toutes celles qui ont parlé qu'on n'a pas cru, pour toutes celles qui sont trop détruites et qui ne peuvent toujours pas parler."
Michèle-France Pesneau vit actuellement dans l'Oise. A 73ans, elle tente de se reconstruire.
Le témoignage de Marie-France Pesneau, recueilli par Margaux Subra-Gomez et Vincent Bouggartigue (France 2)